philosophie pataphysique. chez les oracles.
epiphanie (s).
philosophie pataphysique. chez les oracles.
epiphanie (s).
philosophie
pataphysique
vers
page d'accueil
geste des opinions du docteur
lothaire liogieri
chez les
oracles...
décembre 2003 / avril
2004
rené
magritte, la lampe philosophique, 1936.
*
< ... toute cette masse
d'impayable sérieux, toute cette inexorable bouffrerie, ce
colisée de blablabla... >
collège de
'pataphysique, cahier 1, 15 clinamen 77. e.p.
**
< ... ne méprisons
pas les oracles, aimons-les, cultivons-les, fréquentons-les !
comestibles, denrées,
bouillie, brouet... ils sont notre nourriture, notre viatique,
ce par quoi la pataphysique
abonde et surabonde...>
la sibylle
pataphysique,
eclats.
table :
décembre
2003 :
1. utopie concrète. 2. bas les voiles. 3.
laïcité. 4. aux petites écoles.
janvier
2004 :
1. de l'âme... 2. vision américaine et
antiphrase. 3. célébrations : reims, le grand
jeu. 4. jésus et le management... 5. les
étrennes de hegel ou la politique domine le m(m)onde.
6. réfléchir au droit à la mort. 7. la
critique selon l'oracle populaire. 8. le capitalisme
financier comme jeu de rôles. 9. choc des
civilisations selon samuel huntington. 10. l'année du
singe. 11. le langage, oracle de notre temps. 12. sur le
tabac : l'oracle post-mortem. 13. marx est mort,
jésus revient. 14. science et foi :
béatitudes...
février
2004.
1. entre savonarole et monsieur vincent... 2. hésychiastes. 3. chez les philosophes : 1. la voix de la conscience ou l'oracle
intérieur ( e.kant ). 2. l'oracle rétrospectif ou le
prophète du passé ( h. bergson ). 3.
stérilité de l' h(h)istoire ou l' oracle
impossible. ( j.j.rousseau ). 4. littré, la fontaine
et les sibylles au prétoire... 5.
l'obscénité : un < cinéphorisme >
de catherine breillat. 6. croire au < big bang > est
un acte de foi, jayant v. narlikar. 7. a. warhol
l'indifférent, selon catherine millet. 8. vie
privée. < premier amour > et psychanalyse.
9. l'amour est mathématique. une
réminiscence de boris vian. 10. l 'oracle populaire
(2) réminiscence torméenne. 11.
l'humanoïde dissocié... 12. une prophétie
de notre temps : < sombre avenir sur terre >. 13.
l'oracle judiciaire contesté. ( cour
pénale internationale et formation des magistrats ).
14. l'oracle royal ou louis 15 pataphysicien.
mars
2004.
1. la < rené/ssance
> ou... les pentecôtistes à la
conquête du monde. 2. un oracle du 'pataphysicien
inexistant. 3. crucifixion-crucifiction. la passion du
christ. l'oracle épiscopal plus fort que
cagliostro... 4. l'oracle administratif, l'affaire chagnon
et l'histoire critique. 5. < les lois de l'univers sont
conçues pour aboutir aux hommes >: oracle
cosmologique et 'pataphysique ( john leslie/alain bouquet,
la recherche ). 6. l'oracle astronaute : où est
passée la grande muraille de chine ? 7. l'oracle
acronyme : religion et sociologie du < c.r.i.m.e >. 8.
l'oracle interprétatif. herméneutique
cléricale, exégèse critique et silence
'pataphysique. spinoza, autorités théologiques et
politiques, 7. 8. l'
oracle électoral. 9. l'oracle dominicain règle
ses comptes... 10. la 'pataphysique comme
galéjade...
avril
2004.
1. dernières nouvelles
de la sorcellerie. 2. l'oracle d'avant-hier, la tradition ou
< rencontrer rené guénon... >. 3.
wittgenstein, dandy de l'absolu...
relevé d'épiphanies ( exemples )
par bérenger premier
ou
malice au pays des
merveilles...
*
epiphanie : du grec,
signifiant manifestation, apparition...
fête de la présentation de jésus
aux gentils.
apparition de
l'esprit aux béotiens...
adage pataphysique :
neige à l'epiphanie, voiturin
à phynances rempli...
***
masque de
tirésias
l'oracle :
< je ne sais rien, mais je dirai tout
! >
< l'homme est dupe avant
d'être >,
catulle mendès,
le chercheur de
tares.
***
...
décembre 2003
1. < utopie
concrète >. roland castro,
intellectuel,
libération, 25.12.2003.
< le désir d'utopie est
grand, encore faut-il le rendre concret.
lui donner du sens, une manière
d'être, un système de valeurs qui lui donne un socle,
une vision.
une vision mondiale.
de la vertu.
du socle philosophique.
et un nouveau type
d'engagement.
( ... )
l'utopie concrète, c'est
possible chaque matin, l'idée de fabriquer du vivre ensemble,
l'idée chaque matin de l'architecte, du cafetier, de
l'entrepreneur et du syndicaliste, de faire école populaire,
celle du philosophe ou du psychanalyste, d'ouvrir des lieux du
travail, comme celle de l'artiste, de créer de l'institution
généreuse, celle de l'associatif.
l'utopie concrète,
au-delà de ce que chacun peut faire, ça peut être
un immense mouvement pour redéfinir, dans les traditions des
états généraux, le projet de vivre ensemble, en
paix dans un monde à partager.
la société civile
mondiale ouvre une voie avec le plan de paix de
genève.
nos sociétés n'en
peuvent plus du réalisme technique, et rêvent de
pureté de façon sotte ou criminelle et le
communautarisme monte. elles peuvent vouloir construire un monde
commun métissé, laïque et savant.
citoyens du monde, encore un effort...
>
*
comment taire ?
jeu...
la messe est dite...
allons par l' "utopie concrète
" - oxymore -, vers le "vivre ensemble", -occi/mort-, sous la
houlette du philosophe et du psychanalyste !
messe de minuit... miss de mes
nuits...
***
2. de chantal del sol,
philosophe, figaro,
25.12.2003.
< dans son pamphlet bas
les voiles! (gallimard), l'iranienne
chahdortt djavann souligne la dimension anthropologique, quasi
ontologique de l'oppression par le hidjab.
la cour européenne va
d'ailleurs dans son sens en précisant le caractère
discriminatoire du voile islamique.
ce que le voile traduit, ce sont les
fondements d'une religion qui parle, explicitement, dans la
déclaration islamique
universelle des droits de l'homme
reprenant le coran, de deux espèces humaines distinctes et
inégales.
je cite le texte: «les hommes ont autorité sur les femmes, en
vertu de la préférence que dieu leur a accordée
sur elles».
si cette préférence
divine ne révèle pas une différence ontologique,
alors qu'est-ce d'autre?
toute notre culture – je le rappelle –
est fondée sur l'unité de l'espèce humaine.
pas la culture musulmane qui ignore
l'idée paulinienne: «il n'y
a ni homme, ni femme, ni esclave, ni homme libre, ni juif, ni non
juif.»
si on croit aux droits de l'homme, on
ne peut que défendre l'unité du genre humain.
dans l'islam, et non dans le seul
islamisme, on se réfère explicitement à une
idée très différente.>
*
comment taire ?
jeu...
mais faut-il "croire" aux droits de
l'homme ?...
***
3. débat du forum : communautarisme identitaire
ou républicanisme laïque et citoyen ?
< la laïcité
est le fondement de la république...>.
jacques chirac, homme
politique.
*
comment taire ?
jeu...
sans doute, cependant que selon l'
homophonie, qui est un outil d'in(in)telligibilité comme un
autre : laïcité = l'haïe cité ou
cité... de la haine ordinaire plutôt qu' idylle
sociétaire supposée...
homophonie indicative pour le lieu
(topos) du "débat"...
l' individu semble désormais
coincé entre deux contraintes -non... oulipiennes et non
choisies : celle du communautarisme ethnico-religieux et celle,
laïquarde, de la religion civile...
***
4. aux petites
écoles...
le bac : < usine à
crétins diplômés > ?
sylvain reboul,
philosophe,
libération, 23.06.2003.
< la question est de savoir si nous
voulons perpétuer un système éducatif et de
sélection qui produit plus de crétins
diplômés relativement adaptés à une
société industrielle bureaucratique (max weber), que de
personnes disposant d'initiative intellectuelle, indispensable dans
une société postindustrielle.>
*
comment taire ?
jeu...
la société
"postindustrielle" vaut-elle la peine que l' " initiative
intellectuelle " s'y adapte ?
janvier
2004
1. entretien avec laura bossi. le point 28/11/03.
a propos de l'
« histoire naturelle de l'âme
», de laura bossi.
l. p. : autrement dit, l'âme ne dit plus son nom, mais
continue de tourmenter les esprits ?
l. b. : certainement. elle avait d'ailleurs fait un retour
en force chez un darwinien enthousiaste, ernst haeckel, biologiste
allemand dont l'influence s'exerce de manière souterraine.
antipapiste, mais influencé par le romantisme
allemand, haeckel imagine une gradation des âmes allant de la
cellule à l'etat. il y a l'âme cellulaire, celle des
organes, puis celle des organismes, la plus importante à ses
yeux, enfin celle des collectivités organisées.
il adapte à la théorie de l'évolution
la tradition de la grande échelle des êtres
inaugurée par aristote et saint thomas, et construit un arbre
de l'évolution qui évoque les arbres
présentés dans nos manuels, avec la notion de cellule
primitive. haeckel est antidualiste, il est moniste, mais
développe une sorte de panthéisme que l'on retrouve
aujourd'hui chez un daniel dennett, philosophe américain
proche de dawkins.
dennett propose de mettre les religions dans des « zoos
culturels », mais, dans le même souffle, il voit dans le
modèle de l'arbre de vie « l'explication convaincante de
la manière dont dieu est précisément
distribué dans l'ensemble de la nature ».
*
comment taire ? jeu...
pérennité du
romantisme...
ainsi que l'affirmait chateaubriand :
< l'homme est une gerbe de rêves...>.
quant à la "science" ...
qu'est-ce donc sinon, et assez paradoxalement, une machine à
créer... de la superstition.
***
2. la vision
américaine d'un monde meilleur. colin
powell, foreign affairs (janvier-février 2004).
< ... le président george w. bush a la vision
d'un monde meilleur. il a aussi une stratégie pour traduire
cette vision dans les faits. rendue publique pour la première
fois en septembre 2002 dans le rapport sur la politique de
sécurité nationale, la stratégie
américaine est ambitieuse et profonde. «sensible aux
occasions historiques, mais tout aussi consciente des dangers qui
nous guettent, cette stratégie voit loin et se projette dans
l'avenir.»
on accuse souvent les etats-unis
d'unilatéralisme délibéré. cela ne tient
pas. reproche leur est fait aussi de favoriser la méthode
militaire forte. il n'en est rien. on dépeint volontiers leur
stratégie comme une obsession du terrorisme qui les inciterait
à prôner la guerre préventive à
l'échelle mondiale. cela est totalement
erroné.
( ... )
au-delà du partenariat, il y a
les principes. la stratégie du président
américain repose sur la diffusion des valeurs de
liberté et de dignité dans le monde. le
président a écrit: «l'amérique ne doit pas
céder sur le respect, non négociable, de la
dignité humaine, sur l'etat de droit, sur la limitation du
pouvoir absolu de l'etat, sur la liberté de parole, sur la
liberté de religion, sur l'égalité devant la
justice, sur le respect dû aux femmes, sur la tolérance
des religions et des cultures et sur le respect des biens
individuels.» nous sommes définitivement engagés
dans la défense de toutes ces valeurs. ce sont elles qui
sous-tendent les partenariats que nous construisons et que nous
entretenons.
( ... )
nous voulons défendre la
dignité humaine et promouvoir la démocratie, aider les
peuples à échapper à de la pauvreté et
réformer un système de santé publique qui reste
inégalitaire au niveau mondial. ces objectifs que nous
poursuivons et que nous poursuivrons le temps qu'il faudra, exigent
que la paix soit «préservée, défendue, et
propagée», pour reprendre les paroles du
président.
il ne faut pas s'y méprendre,
ce sont là les objectifs cardinaux de la politique
américaine au xxie siècle. nous luttons contre le
terrorisme par nécessité, mais nous aspirons aussi
à un monde meilleur qu'il est dans notre vocation de
désirer. c'est pour cela que nous nous engageons en faveur de
la démocratie, du développement, de la santé et
des droits de l'homme. c'est aussi la raison pour laquelle nous
entendons favoriser les conditions de l'existence d'un contexte
mondial de paix durable. ces objectifs n'ont pas vocation à
enjoliver nos intérêts. ils sont nos
intérêts mêmes.
les etats-unis continueront donc
à bénéficier d'une réputation
d'honnêteté et d'une image de bienveillance. aujourd'hui
certains pays mettent en doute les motivations américaines.
comme nous sommes décidés à préserver,
à défendre et à propager la paix gagnée
au xxe siècle, le siècle qui commence verra la
réhabilitation des etats-unis aux yeux du monde...>
*
comment taire ?
jeu...
le secrétaire d'etat du royaume
du père ubusch est assurément un maître de
l'antiphrase...
***
3.
célébration. le grand jeu. reims. hiver 2003/2004 :
andré rolland de
renéville, la pensée primitive et la légende de
gilgamesh.
< l'homme n'en finira jamais de découvrir son
propre esprit. et le « connais-toi toi-même » de la
sagesse antique résonne à ses oreilles comme une
objurgation à se pencher sur un gouffre sans fond. depuis
descartes, que mes compatriotes sont si fiers de compter parmi les
grandes figures de leur histoire que chacun d'eux a fini par se
croire un reflet authentique de ce grand penseur, la raison n'a
guère cessé de faire faillite. si elle est l'apanage de
l'homme normal, il est impossible de ne pas admettre aussitôt,
avec jaspers, que mériter l'épithète de normal
équivaut à être un tant soit peu débile
d'esprit. la raison en effet nous cache ce qui est en
deçà d'elle, autant que ce qui la dépasse. elle
se donne à elle-même un monde abstrait dont les
créations viennent bientôt remplacer celles de la
nature, et composer à l'usage de l'homme un authentique
enfer.
cependant le vingtième
siècle aura vu s'amorcer en occident le début de la
découverte de l'homme par lui-même, à la faveur
de l'étude des rêves, de l'observation de la
mentalité primitive, et en général de tous les
êtres délirants qui nous entourent, et dont nous ne
faisons que commencer à remarquer le comportement singulier :
les enfants, les mystiques, et les poètes.
si nous ne sommes pas tous
poètes ou mystiques, nous ne pouvons nous défendre de
rêver, chaque nuit, et d'avoir traversé le stade de
l'enfance avant d'avoir acquis le sens commun qui nous attire la
considération de nos semblables. c'est dire que notre
existence participe à un royaume spirituel inconnu, où
les lois de la logique sont remplacées par d'autres lois, et
dans lequel ne cessent justement de se mouvoir ceux qu'on nomme les
primitifs, et qui composent les deux tiers de l'humanité. les
étudier, c'est donc en grande partie nous étudier
nous-mêmes. >
*
comment taire ?
jeu...
< découvrir son propre
esprit... gouffre sans fonds... ce que nous cache la raison... la
découverte de l'homme par lui-même... royaume spirituel
inconnu... idolâtrie de l'enfance et du primitif...
s'étudier soi-même >
*
"><
quête de l' absolu >,
c'est-à-dire... d'un adjectif substantivé - < absolu
>, ce qui n'est pas relatif à... - devenu hypostase et
prestigieuse idole par la magie de l'article défini et de la
mage-uscule : < l 'absolu >.
même procédé pour
le < soi >, pronom réfléchi, élevé
à la hauteur d'une ... idée de la raison
pure...
métaphores de l'enthousiasme,
au sens du 18°siècle...
et méprises habituelles sur le
langage et la valeur des mots.
l'< absolu >, le < soi > :
purs
fétiches verbaux... alchimie
du "verbe"... piège des mots !..
verbalisme. ( voir ockham, hobbes,
condillac, rougier, valéry, subsidia pataphysica 1...
)
pour finir aux rodomontades
habituelles de la " mystique" :
< je suis le moi suprême, je suis le moi
suprême, je suis le moi suprême >...
***
4. jésus et le
management.
challenges.fr. décembre
2003.
< valeurs. les patrons
chrétiens s’interrogent. peuvent-ils être des managers
« modernes » sans trahir les principes de leur foi ? des
clubs de réflexion et des coachs servent de guides àces
pdg en quête de cohérence.
pour thierry chavel, coach de
dirigeants, il n’y a pas de doute : « l’entreprise qui a le
mieux réussi dans le monde, c’est l’eglise ! » alors,
« pourquoi ne pas s’inspirer de cette réussite ? ».
l’idée n’est pas nouvelle. « jésus est constamment
présenté comme symbole de pauvreté alors qu’il
parle tout le temps d’économie. de la parabole des talents aux
ouvriers de la onzième heure - où il est question
d’embauche et de salaire - en passant par la parabole du
trésor caché dans un champ - où l’arbitrage
financier est évoqué -, le texte des evangiles baigne
dans la vie économique », confirme pierre de lauzun,
ex-président de banque, auteur de l’evangile, le
chrétien et l’argent à paraître en janvier aux
editions du cerf.
...
les entrepreneurs et dirigeants
chrétiens (edc) offrent partout en france des espaces de
discussion. avec invitation de moines pour des conférences sur
mesure. michel van aerde, dominicain, intervient depuis plus d’un an
dans une section toulousaine : « mon rôle ? orienter ces
managers vers les sources bibliques, leur donner les
références. » michel van aerde aime susciter les
réactions : « dans la lignée ignacienne, je n’ai
pas de salaire, je vis de ce que l’autre est disposé à
me donner. a la fin d’une journée de stage, la quinzaine de
patrons se concertent pour me rémunérer. » une
belle illustration de la mise en application d’une
problématique qui les questionne au plus haut point, celle de
la rémunération.
...
des managers « porteurs de sens
». au palmarès des sujets évoqués, le don,
la vérité, la rédemption, la corruption ou la
hiérarchie. « que signifie l’autorité, est-ce
conciliable avec la douceur ? » pour y répondre, le
cabinet discerner convie ses membres à des petits
déjeuners animés par un évêque et un
coach. « avoir les deux poumons, l’entreprise et le religieux,
est indispensable », confirme dom hugues minguet, un
bénédictin versé dans l’art du management. cet
ancien conseil juridique de fidal organise depuis plus de dix ans,
dans le sud de la france, des séminaires pour les responsables
de haut niveau. chaque année, il reçoit à
plan-d’aups (var) des hommes et des femmes, venus du monde entier,
à la recherche de clés pour devenir des managers «
porteurs de sens » (lire encadré
ci-dessous).
réfléchir ensemble,
mutualiser les expériences, c’est aussi le parti pris du
mouvement chrétien des cadres et dirigeants (mcc).
présents partout en france via des équipes locales
hiérarchisées - les sessions varient selon la
profession et le statut des participants -, les membres se retrouvent
régulièrement en assises nationales et pour des
universités d’été. la dernière avait pour
thème ma parole a-t-elle du prix ?
associations, séminaires,
colloques, dîners-débats… pour le monde des affaires, la
religion dépasse le seul cadre des paroisses. a quelques
exceptions près, comme notre-dame-de-pentecôte,
église de la défense qui, entre midi et 2 heures,
convie les professionnels à une messe très axée
sur les liens entre travail et spiritualité. le temps du
sandwich, ces cadres sont de plus en plus nombreux à se
réunir au pied des tours pour prier. « nous leur
permettons de sortir la tête du guidon, de prendre de la
hauteur », explique jean-paul lannegrace, directeur
général adjoint de framatome à la retraite et
bénévole à notre-dame-de-pentecôte (lire
l’encadré page 55). prise de recul, apport théologique,
références philosophiques et historiques, la recette
fait des émules. en témoigne le succès
remporté par le frère samuel rouvillois, coauteur du
travail à visage humain (éditions liaisons sociales).
régulièrement convié à
l’université du medef, au centre des jeunes dirigeants (cjd)
et à l’association progrès et management (apm), il voit
sa cote de popularité grimper en flèche dans le monde
des affaires. au point d’être promu comme l’un des 100 global
leaders for tomorrow par le forum de davos de 2001.
retour à l’essentiel.
l’engouement n’a pas échappé aux formateurs, aux
experts et aux consultants. bon nombre d’entre eux ajoutent une
dimension sinon religieuse, tout du moins spirituelle à leurs
prestations. c’est le cas d’eric barrier, un ancien banquier qui a
fondé il y a six ans un institut de formation
supérieure à destination des top managers
baptisé magis. « si l’approche se veut laïque et
actuelle, la filiation jésuite est affichée »,
explique-t-il. lecture de l’entreprise au travers du prisme de
l’absolu du bien et du mal, associée à un parcours
à l’étranger, le programme est destiné à
bousculer repères, confort et certitudes des dirigeants.
« pour notre dernier voyage, nous avons choisi l’inde, pays dans
lequel la vision occidentale se trouve forcément mise à
mal ! » raconte eric barrier. le retour à l’essentiel,
c’est bien de cela qu’il s’agit. « l’entreprise y gagnera
à ne pas seulement avoir de bons techniciens », souligne
monseigneur legal, évêque aux armées
françaises qui donne un cours d’« éthique du monde
des affaires » aux élèves du mba de hec.
l’objectif ? aider ces futurs hommes d’affaires à se
fortifier. une préoccupation chère aux grandes
écoles. de polytechnique à l’essec ou à
sciences-po, toutes ont intégré un cours autour des
« valeurs ». la célèbre classe
préparatoire jésuite « ginette »
réserve depuis longtemps le mardi matin aux questions
éthiques. « quand on est dirigeant croyant, les
décisions se ramènent souvent à des cas de
conscience », confie le père lang, l’aumônier
de polytechnique. comme lui, quelques aumôniers de grandes
écoles « accompagnent » leurs anciens
élèves, aujourd’hui en poste à la tête
d’une entreprise : « nous les aidons à rester en accord
avec leurs convictions. qu’est-ce qui est juste ou qui ne l’est pas ?
jusqu’où aller ? que faire face à un plan social ?
»
...
a la défense, la «maison
d’eglise» fait salle comble
il y a presque trois ans, en janvier
2001, ouvrait à la défense une « maison d’eglise
». rattachée à l’organisation des semaines
sociales de france (ssf), notre-dame-de-pentecôte n’est pas une
paroisse à proprement parler mais un « lieu d’action pour
aider les hommes à exercer leur métier en accord avec
leur foi ». des messes sont organisées en fonction des
horaires de bureau, tôt le matin ou à l’heure du
déjeuner. mille mètres carrés sur trois niveaux,
un lieu de culte de plus de 300 places, 6 salles de réunion,
un hall recevant des expositions, un réfectoire, une
librairie, le centre serait aujourd’hui fréquenté par
plus de 1 500 personnes par jour. seize équipes se
réunissent, notamment par affinités profession-nelles,
tels les métiers de l’audit, les financiers, les
employés de la fonction publique. « transformer les
collaborateurs en co-entrepreneurs », « déontologie,
un alibi ? », « problèmes culturels des fusions
internationales » sont autant de sujets débattus à
l’occasion du forum-débat qui a lieu tous les deux mois. des
« cahiers repères » reprennent les comptes rendus de
ces séances. notre-dame-de-pentecôte repose sur «
l’accueil de l’autre », éthique fondatrice des semaines
sociales, mouvement militant présent dans une dizaine de
villes en france (marseille, bordeaux…). les ssf,
présidées par l’ancien patron du fonds monétaire
international, michel camdessus, comptent aussi dans leurs rangs
quelques célébrités : le journaliste jean
boissonnat, le banquier françois villeroy de galhau
(président du cetelem) ou le sociologue et statisticien robert
rochefort (directeur général du crédoc).
>
*
comment taire ?
jeu...
ne chassons pas les marchands du
temple... infiltrons-les...
ô doux
jésus...
***
5. les étrennes de
hegel ou la politique domine le m(monde).
nicolas baverez, historien et
économiste, 29.12. 2003.
< si vous deviez qualifier
l'année écoulée d'un seul mot, quel serait-il
?
n.b. politique ! l'année du
grand retour de la politique. jusque-là on vivait encore dans
l'illusion de la fin de la politique. la seule question,
c'était la mondialisation. certains assuraient qu'elle serait
forcément "heureuse", d'autres y voyaient une horreur
économique. tous se trompaient : 2003 a démontré
que ce n'est pas l'économie, mais la politique qui domine le
monde. les islamistes le démontrent à leur
manière, et la guerre en irak, et l'enrayement de la
déflation par les etats-unis. >
*
comment taire ?
jeu...
pensée gnostique...
il y a un < monde
>.
ce monde est < un
>.
la politique en est
le sens ; les "sciences politiques" en sont la
vérité.
et l'initié -oracle et
prophète du passé- en son magistère le
révèle aux béotiens...
< au commencement était le
chaos. alors vint l'esprit qui mit tout en ordre. > anaxagore.
***
6. réfléchir
au droit à la mort.
bernard marie dupont,
généticien et professeur de philosophie, membre du
comité national d'éthique de l'inserm.
libération, 13.01.2004.
< ... si notre
société se veut civilisée, donc civique, elle
doit oser le grand débat national sur la fin de vie et sur la
mort (aurait-on déjà oublié ceux de la canicule
?). il appartient aux politiques de l'organiser, aux intellectuels et
aux grands courants de pensée de l'éclairer, à
chaque citoyen de débattre avec sa conscience enfin
informée. le temps n'est donc pas venu d'exiger une
légalisation de l'euthanasie : il appartient d'abord au
philosophe de se réapproprier, en termes modernes, et
d'interroger ce droit-à-la-mort que réclamait vincent.
à défaut de le faire, les gourous de la bonne mort et
de la mort apaisée le feront pour nous. dernier symbole,
inquiétant car révélateur de notre
cécité : vincent humbert n'était pas malade mais
polyhandicapé. il est mort l'année du handicap.
>
*
comment taire ?
jeu...
1. socialiser, étatiser la
mort... la < camarde > au centre du forum public !...
on imagine le ... débat ! et
pourquoi pas une série de décisions
"démocratiques" référendaires ?
depuis vingt-quatre siècles,
depuis le criton et la
mort d'un certain socrate, les "philosophes" s'interrogent...
péremptoires, les prêtres culpabilisent, les politiques
décrètent, les magistrats sanctionnent...
sans oublier le despotisme de la
vertueuse < opinion publique >...
fétichisme du bavardage,
tenacité des réflexes juridiques, manie justificative
et fondatrice...
la litanie des "autorités
spirituelles" (sic) autoproclamées...
2. mais en quoi ma mort
relève-t-elle d' "autrui", de son regard, de sa permission, de
sa... < loi > ?
ces gens sont tellement imbus
d'eux-mêmes qu'ils ne sauraient percevoir
l'énormité de la prétention à
décider des modalités de la mort des
autres...
***
7. la critique selon
l'oracle populaire.
anonyme... forum internet. janvier
2004.
< pour ma part, je pense que les
films à aspect uniquement divertissant sont des films sans
fond, que l'on regarde dans le seul but de se distraire. la
principale différence entre un bon film et un mauvais film se
trouve là. les films qui expriment quelque chose, ont une
morale ou désignent du doigt certains abus ou tout simplement,
expriment le point de vue de leur réalisateur, qui alors, peut
être considéré comme un artiste, les films qui
enrichissent nos connaissances et nous permettent un nouvelle
approche sur un certain sujet, ceux là, sont ce que j'appelle
un bon film, un film qui a du sens. ces films-la resteront, et feront
partie d'une culture... >
*
comment taire ?
jeu...
ha ha !
***
8. le capitalisme financier
comme jeu de rôles.
i. izraelewicz... rédacteur en
chef éditorialiste des echos.
l'esprit public. janvier 2004. peut-on
régénérer le capitalisme ?
< les récentes affaires,
enron et parmalat font apparaître deux types de dirigeants
parmi les acteurs du capitalisme financier international : les
visionnaires et les escrocs...>
*
comment taire ?
jeu...
intéressante typologie... sans
oublier le troisième larron sans lequel les deux premiers ne
seraient rien.. la figure de la dupe, petit actionnaire berné
ou encore futur retraité fondepensionné ruiné...
plaisant guignol de l'avidité,
du mimétisme et de la psychologie des foules, où les
uns et les autres se gargarisent < d' éthique > et de
< bonne gouvernance >...
et qui a pour mécanisme la
collusion de dirigeants d'entreprise, d' < auditeurs >, d' <
analystes financiers >, de < vérificateurs au comptes
> et de différents organismes institutionnels de
contrôle (sic), ainsi que les sociétés
écrans dans les paradis fiscaux, les pratiques parfois
douteuses de certains cabinets comptables et enfin les us souvent
indéchiffrables d'agences internationales de
notation...
ô voiturin à
phynances...
ceci admis, deux remarques :
1. si tout visionnaire est à sa
manière et au moins sur le plan intellectuel un escroc,
l'escroc est-il toujours visionnaire ?
2. le seul paradis qui ait un sens
effectif est bien le paradis... fiscal.
de même pour la très
littéraire... évasion...
le voiturin à phynances
de monsieur ubu...
***
9. < choc des
civilisations >.
expression fameuse due à samuel
huntington, universitaire, harvard.
*
comment taire ?
jeu...
après le heurt des nations au
19 ° siècle et celui des idéologies au 20°
siècle, selon la thèse de l'auteur...
et s'il ne s'agissait là que de
trois expressions, trois épiphanies d'une constante de la
conduite humaine : le goût de la
persécution...
trois occasions idéologiquement
justifiées de donner licence à tous les
débordements...
***
10. l 'année du
singe.
la chine entre dans l'année du
singe.
pekin (afp), le
22-01-2004
jeudi débute l'année du
singe, l'un des douze signes du zodiaque chinois, dont les natifs
sont selon la croyance populaire caractérisés par leur
intelligence et leur vivacité, mais également par leur
indiscpline.
"les natifs de l'année du singe
sont considérés comme étant plus intelligents",
déclare wei xueping, une femme âgée de 72 ans
rencontrée en train de nourrir une bande de rhésus
(singes de type macaque) dans le zoo de pékin, avant
d'ajouter: "je suis moi-même née durant l'année
du singe".
les primates font partie de la
tradition chinoise. dans le roman "le voyage en occident" qui raconte
les aventures d'un moine et d'un singe partis chercher les textes
sacrés bouddhistes, le personnage de sun wukong dispose de
pouvoirs magiques qui lui permettent de terrasser des démons,
mais il crée également du désordre: son
maître lui place alors sur la tête un anneau qui lui
serre le crâne, pour le ramener à la
raison.
sun wukong, également
baptisé le roi singe, a été choisi comme
mascotte pour les jeux olympiques de pékin, en 2008,
plutôt que le rat, célébré cette
année là par le calendrier lunaire.
"les chinois aiment les singes", selon
meng lihui, un habitant de la capitale chinoise. "ils sont malins,
intelligents et mignons".
*
comment taire ?
jeu...
intelligence, vivacité,
indiscipline... hé hé!...
les chinois aiment les singes... les
'pataphysiciens, aussi... sans pour autant détester les
"démons "...
***
11.
le
langage, oracle de notre temps.
... l'urgence, le devoir
d'intervention, l 'assistance, le devoir d' assistance, le principe
de précaution, l'obligation de résultat, la
créativité, la positivité, le dialogue,
l'oecuménisme, l'entreprise, l' entreprise citoyenne,
l'initiative citoyenne, l' etat-providence, la démocratie de
marché, le développement durable, le commerce
équitable, le cercle vertueux, les droits de l'homme, la
corruption, le douteux, les tensions, la proximité, la
victime, le travail du deuil, faire son deuil, l'autre, l'ouverture
à l'autre, la compassion, le devoir de compassion, l'ecoute,
le couple, gérer son couple, le soutien psychologique et ses
cellules, l'accompagnement, la mémoire, le devoir de
mémoire, être concerné, traiter les
problèmes de fond, l'accueil, l 'intégration, l
'assimilation, la discrimination positive ou pas, la communication,
l'information, la transparence, la traçabilité, la
santé publique, la culture, le ministère (sic) de la
culture, l'europe, la vigilance, la tolérance,
l'intolérance, la conquête de l'espace, les enjeux, les
enjeux internationaux, etc...
*
comment taire ?
jeu...
ha ha !
***
12. sur le tabac. l'oracle
post-mortem.
culture-médias.ticky holgado
lance un message post-mortem contre la cigarette.
ap | 24.01.04
paris (ap) -- ticky holgado, qui est
décédé jeudi à 59 ans des suites d'un
cancer, lance un avertissement post-mortem contre la cigarette, dans
une conversation filmée depuis son lit d'hôpital.
dans ce film montré par la
chaîne de télévision lci, l'acteur sous perfusion
déclare qu'il a eu une première prise de conscience des
dangers du tabac après l'ablation d'une première tumeur
cancéreuse. «j'avais arrêté» la
cigarette, explique-t-il, mais «deux ans après je me suis
dit 'on peut reprendre'. c'est de la connerie».
issu d'une famille aisée, ticky
holgado, né à toulouse en 1944, avait commencé
dans le show business, comme musicien et chanteur. secrétaire
particulier du chanteur claude françois puis de johnny
hallyday à la fin des années 60, il était
arrivé au cinéma au début des années 80,
enchaînant les seconds rôles comiques, avec sa bouille
ronde et son accent du sud, mais révélant aussi un
talent d'acteur qui sait susciter l'émotion.
ticky holgado, au
générique du dernier film de francis veber,
«tais-toi», actuellement en salles, était aussi le
chanteur d'un groupe de rock baptisé les claps shooters qu'il
avait fondé dans les années 90.
*
commen taire ?
jeu...
le'pataphysicien, résolument
à l'écart du néo-puritanisme du temps, de la vox
populi et de ses oracles, appréciera un trait de
générosité aussi remarquable qu'inédit...
et, retournant à ses classiques, il relira, certes in petto,
mais avec gourmandise, la < tirade du tabac > qui ouvre le don
juan de molière :
sganarelle : -quoi que puisse dire aristote et toute la
philosophie, il n'est rien d'égal au tabac : c'est la passion
des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n' est pas digne de
vivre. non seulement il réjouit et purge les cerveaux humains,
mais encore il instruit les âmes à la vertu, et l'on
apprend avec lui à devenir honnête homme. ne voyez-vous
pas bien, dès qu'on en prend, de quelle manière
obligeante on en use avec tout le monde et comme on est ravi d'en
donner à droit (sic) et à gauche partout où l'on
se trouve ? on n'attend pas même qu'on en demande, et l'on
court au-devant du souhait des gens : tant il est vrai que le tabac
inspire des sentiments d'honneur et de vertu à tous ceux qui
en prennent.
la prise, gage de civilité...
et en quelque sorte : pour mieux.. "s'ouvrir à l'autre
"...
***
13. marx est mort,
jésus revient...
club de la presse des
religions.
de pierre deusy, economiste, ancien
fonctionnaire européen, catholique etc...
< dans ses encycliques, notamment
dans < rerum novarum >, jean paul 2 est le promoteur d'une
alter-économie catholique...>
*
comment taire ?
jeu...
en substance :
il faut imposer la théologie
par l'anthropologie à l'instar de l'islam, qui, par ses
multipes fondations, est parvenu à occuper le "champ du
social" ; substituer la solidarité et la charité
à l'association -d'esprit laïque et républicain-
et au droit à la propriété ; opposer au
libéralisme une alter-mondialisation catholique où l'
éthique impose ses normes et ses obligations...
le "fonctionnaires européen" ne
manque certes pas d'imagination et même de l'espèce la
plus réactionnaire...
visionnaire à rebours de
l'histoire... et retour au catholicisme social du 19°
siècle.
a reprendre le mot
célèbre de gide, à la manière de
l'écrevisse : < entrons dans l'avenir à reculons !
>
***
14. science et foi (
à l'occasion du colloque de février 1992,
la croix
)
le monde de la
bible, juillet/ août
1992, publicité pour cassette vidéo, citations.
béatitudes :
1. yves coppens, professeur au
collège de france, membre de l'institut :
< ... le respect de l'homme, c'est
aussi le respect des 100 milliards d'hommes qui ont existé
depuis 3 millions d'années... >
2. hubert curien, ministre de la
recherche et de la technologie :
< ... sur le " comment ", nous
sommes champions... sur le " pourquoi ", nous voyons nos limites...
>
3. etienne klein, chercheur au c.e.a.
:
< ... chercher dieu au bout des
équations, c'est ne pas respecter dieu et ne pas respecter les
équations ... >
4. jean-marie lustiger,
archevêque de paris :
< ... la science ne prend pas
possession de toute la réalité du monde...
>
5. hubert reeves, astrophysicien,
directeur de recherche à l'ined :
< ... quelque part, mais
peut-être pas très loin, la réalité a un
sens. je ne sais pas quel est ce sens ... >
*
comment taire ?
jeu...
sans commentaires.
***
février
2004
1. entre
savonarole et monsieur vincent.
diverses gazettes.
du plus < populaire des
français > cet "appel" :
< ... nous vous appelons à
passer à l'acte. pour éviter que notre inaction
devienne un crime contre notre humanité... nous vivons dans
une société de petits-bourgeois. le plus grand nombre,
majorité politique ou pas, jusqu'au parti communiste, est
embourgeoisé. etc... >
*
comment taire ?
jeu...
cet < appel > en manière
d'admonestation à "rompre
l'égoïsme et l'indifférence " laisse songeur...
la charité, vertu
théologale, devient devoir, universelle obligation, voire
contrainte sociale...
le mystique se fait politique...
plaisante politique qui reprend, harcèle et
morigène...
quant à ceux, "
petits-bourgeois " au travail, qui subissent au jour le jour la
fiscalité quasi confiscatoire d'un " etat-providence "
prétendant assurer la "justice sociale " par la
"redistribution des richesses", gageons qu'ils
apprécieront...
a quand la réquisition du "
bras séculier " ?
pèlerin d'emmaüs en
quête d'un < esprit > qui se dérobe,
assurément le saint abbé, pie, erre...
mais accusateur public, voix de
culpabilisation et prêcheur de mauvaise conscience, à
l'instar de tous ses pareils, le prophète n'omet pas de se
donner le beau rôle.
a la manière de samuel butler (
erewhon), opposons-lui un impôt sur...
l'infortune.
amen /âme
haine...
***
2. un peu d'histoire.
rappel.
hésychiastes
(é-zi-ki-a-st'), s. m. pl. littré.
nom d'une secte de l'église d'orient,
née au xiie siècle dans les monastères du mont
athos, et où l'on enseignait, d'après l'abbé
siméon, que, pour s'élever
à la science des choses divines,
il faut se recueillir dans la solitude, incliner la tête sur la
poitrine et regarder attentivement son nombril ; que là
sont concentrées toutes les forces de l'âme, que d'abord
on n'y trouve que ténèbres, mais que peu à peu
la lumière naît, éclate et
rayonne.
***
3. chez les
philosophes.
1. l'oracle intérieur
ou la voix de la conscience ( emmanuel kant ).
< tout homme a une conscience et se
trouve observé, menacé et surtout tenu en respect (
respect lié à la crainte ) par un juge
intérieur, et cette puissance qui veille en lui sur les lois
n'est pas quelque chose qu'il se forge à lui-même
arbitrairement, mais elle est inhérente à son
être. sa conscience le suit comme son ombre lorsqu'il pense lui
échapper. il peut bien s'étourdir ou s'endormir par des
plaisirs ou des distractions, mais il ne saurait éviter de
revenir à lui ou de se réveiller de temps en temps
dès lors qu'il en perçoit la voix terrible. il peut
arriver à l'homme de tomber dans l'extrème abjection
où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut
pourtant pas éviter de l'entendre. >
**
2. l'oracle
rétrospectif ou le prophète du passé ( h.
bergson ).
< ... le fait capital des temps
modernes est l'avènement de la démocratie. que dans le
passé, tel qu'il fut décrit par les contemporains, nous
en trouvions des signes avant-coureurs, c'est incontestable ; mais
les indications les plus intéressantes n'auraient
été notées par eux que s'ils avaient su que
l'humanité marchait dans cette direction ; or cette direction
de trajet n'était pas plus marquée alors qu'une autre,
ou plutôt elle n'existait pas encore, ayant été
créée par le trajet lui-même, je veux dire par le
mouvement en avant des hommes qui ont progressivement conçu et
réalisé la démocratie. les signes avant-coureurs
ne sont donc à nos yeux des signes que parce que nous
connaissons maintenant la course, parce que la course a
été effectuée. ni la course, ni sa direction, ni
par conséquent son terme n'étaient donnés quand
ces faits se produisaient : donc ces faits n'étaient pas
encore des signes. >
**
3. stérilité
de l' h(h)istoire ou l' oracle impossible. ( j.j.rousseau
).
< il s'en faut bien que les faits
décrits dans l'histoire soient la peinture exacte des
mêmes faits tels qu'ils sont arrivés : ils changent de
forme dans la tête de l'historien, ils se moulent sur ses
intérêts, ils prennent la teinte de ses
préjugés. qui est-ce qui sait mettre exactement le
lecteur au lieu de la scène pour voir un
événement tel qu'il s'est passé ? l'ignorance ou
la partialité déguise tout. sans altérer
même un trait historique, en étendant ou resserrant les
circonstances qui s'y rapportent, que de faces différentes on
peut lui donner ! mettez un même objet à divers points
de vue, à peine paraîtra-t-il le même et pourtant
rien n'aura changé que l'oeil du spectateur. suffit-il pour
l'honneur de la vérité, de me dire un fait
véritable en me le faisant voir tout autrement qu'il n'est
arrivé ? combien de fois un arbre de plus ou de moins, un
rocher à droite ou à gauche, un tourbillon de
poussière élevé par le vent ont
décidé de l'événement d'un combat sans
que personne s'en soit aperçu ! cela empêche-t-il que
l'historien ne vous dise la cause de la défaite ou de la
victoire avec autant d'assurance que s'il eût été
partout ? or que m'importent les faits en eux-mêmes, quand la
raison m'en reste inconnue ? et quelles leçons puis-je tirer
d'un événement dont j'ignore la vraie cause ?
>
**
4. littré, la
fontaine et les sibylles au prétoire.
la fontaine.
fables.5.14.
l'ane portant des
reliques
un baudet, chargé de
reliques,
s'imagina qu'on l'adorait
:
dans ce penser il se
quarrait,
recevant comme siens l'encens
et les cantiques.
quelqu'un vit l'erreur et lui
dit :
< maître baudet,
otez-vous de l'esprit
une vanité si folle.
ce n'est pas vous, c'est
l'idole
a qui cet honneur se
rend,
et que la gloire en est due.
>
d'un magistrat
ignorant,
c'est la robe qu'on
salue.
*
comment taire ?
jeu...
1. < ... un oracle jamais ne se laissa comprendre, on l'entend
d'autant moins que plus on croit l'entendre,corneille, horace, iii, 3. un oracle toujours se plaît à se
cacher ; toujours avec un sens il en présente un
autre, rac. iphig.
ii...
... décisions données
par des personnes d'autorité et de savoir. pour oracle on tiendra cette croyance
folle, régnier, sat. vi. en vérité, tout est si
caché à versailles, qu'il faut attendre en paix les
oracles qui en sortent, sév, 128. ces augustes tribunaux où la justice rend ses
oracles, bossuet le tellier.
que dirai-je du dangereux artifice qui
fait prononcer à la justice, comme autrefois aux
démons, des oracles ambigus et captieux ? id. le tellier...>
littré.
2. < ...un oracle, disant sa
sentence, tout chargé des reliques de la loi et des lois...
>
dämon sir, de
l'incertitude, 4.8.
**
5. de catherine breillat,
cinéaste, cette thèse d' anatomie de l'enfer :
< c'est du regard des hommes qu'
est constituée l'obscénité des femmes.
>
*
comment taire ?
jeu...
pointe féministe, ressentiment,
ou simple constat ?
quoiqu'il en soit, et pour le plaisir,
renversons l'oracle : c'est le regard des femmes qui suscite
l'obscénité de l'homme !
poussons maintenant notre avantage :
l'homme et la femme ne se regarderaient et ne se rencontreraient
effectivement
que par et dans
l'obscénité -au sens 'pataphysique du
terme.
vérité première
mais toujours scandaleuse au... regard des naïvetés et
des certitudes kitsch.
a ce propos, à l'usage de ceux,
qui, afin de mieux "penser", recherchent des < critères
>, cette notation de milan kundera, soixante-treize mots :
< obscénité. ...
difficulté d'être obscène avec une femme
étrangère.
obscénité : la racine la
plus profonde qui nous rattache à notre
patrie.>
**
6. croire au < big bang
> est un acte de foi. jayant v.
narlikar, astrophysicien indien. chaire internationale du
collège de france. interview. la recherche.
en substance :
la
cosmologie aujourd'hui pratiquée n'est pas une
science.
les partisans du modèle du big
bang extrapolent pour reconstituer le passé. ces
extrapolations relèvent le plus souvent de la pure
spéculation.
les cosmologistes présentent
tous les symptômes du fanatisme religieux: arrogance,
intolérance, génération d'hypothèses ad
hoc (exemple de la < matière invisible exotique >)
destinées à sauver le "dogme ", le modèle
standard, et à évacuer d'autres
modèles.
< il est extrêmement
difficile de publier des articles décrivant une cosmologie qui
n'est pas dans la norme... un étudiant choisissant de travailler sur un
modèle non standard n'aurait pratiquement aucune chance
d'avoir un poste ... je crois que le terme de " fondamentalisme
scientifique " est tout à fait approprié... je n' ai
rien contre l'imagination en science, mais je regrette l'arrogance
avec laquelle les partisans de la cosmologie standard affirment que
leur vision est vraie ">.
*
comment taire ?
jeu...
imagination, vision... chère et
inépuisable dialectique transcendantale !...
le positivisme cosmologique ne
serait-il qu'une fable, une orgie d'hyperphysiques fictions
données pour des vérités, une branche de la
littérature... fantastique -pataphysique aussi
prétentieuse qu'inconsciente de soi ?
qui sait... mais pour la plus grande
délectation du 'pataphysicien...
relisons la critique de la raison
pure...
et pour mémoire
:
< ...
un observateur moyen aura vite établi que les savants de notre
temps, dès qu'ils s'élèvent au
général, ne font que traduire, le plus souvent par la
mathématique, les options de l'ancienne métaphysique,
et la plus échevelée.
et si des panoramas théoriques
notre observateur passe à l'enregistrement
détaillé des faits, ce sera pour découvrir qu'en
reconnaissant sur une astrophotographie la trace millimétrique
d'une nébuleuse spirale, on prodigue en telle abondance les
affirmations métaphysiques les plus confondantes, que, sauve
la 'pataphysique, il serait démoralisant d'entendre la <
science > se proclamer positive et objective.
il est donc clair qu'elle ne se fonde
et ne meuble l'esprit que grâce à la pullulation des
solutions imaginaires.>
emmanuel peillet, testament du docteur
sandomir, collège de
pataphysique, 86, e.p.
***
7. andy warhol
l'indifférent, selon catherine millet. art press 296.
très stimulant bien qu'
audacieux rapprochement de warhol et de la pensée gnostique,
notamment celle de valentinien.
on relèvera plus
particulièrement ce passage relatif à
l'indifférence :
< j'ai
à plusieurs reprises qualifié warhol
d'indifférent. l'indifférence est une notion centrale
de la pensée gnostique. comme le monde est
irrémédiablement mauvais, le gnostique cherche la
vérité sans avoir à sauver le monde. il fait le
constat de ce qu'est le monde et le traverse en choisissant
indifféremment la voie de l'ascétisme ou celle du
libertinage; dans ce dernier cas, l'épuisemnent
systématique des plaisirs manifeste aussi une forme
d'indifférence à ces plaisirs. promenant son visage
impassible au milieu d'une société bouillonnante,
warhol affiche une indifférence qui fait de son art, comme on
sait, un pur enregistrement de ce qui se produit sous son regard. il
prend les gens comme ils se présentent et semble se tenir en
retrait pour ne pas compromettre son objectivité de
spectateur...>
*
comment taire ?
jeu...
de l'indifférent comme
type...
a mettre en relation avec le jeu de
pierre klossowski, le statut de l'image, du corps et de la chair dans
la tradition catholique, ainsi qu'avec la problématique du
simulacre -naguère approfondie par deleuze.
a distinguer toutefois du retrait et
de l'indifférentisme 'pataphysique, lequel -se distinguant de
toute espèce de gnosticisme-, ne recherche aucun sens, aucune
vérité, n' affecte le monde d'aucun jugement de valeur,
n'est saisi d'aucune nostalgie de la "pureté d'avant le
péché", ne valorise ni l'ange, ni l'enfant, ni... le
travesti comme autant d'échos d'un paradis perdu; mais qui,
innocent voyeur et indéfini chineur, accumule modestement
-sans doute pour tromper son ennui-, les béatitudes, les
visions et autres épiphanies.
dans les parages, en quelque sorte, d'
un certain"homme sans qualités" . cf robert
musil...
***
8. vie privée. <
premier amour > et psychanalyse...
catherine mathelin,
marie
france,
mensuel, mars
2004.
< pour un psychanalyste, le premier
amour, c'est la mère... que l'on soit garçon ou fille.
c'est d'ailleurs plus difficile pour les filles, qui doivent à
la période du complexe d'oedipe, passer de la mère au
père, puis du père aux autres hommes. les
garçons n'ont à passer, eux, de maman à toutes
les autres femmes... toutes les histoires d'amour sont des
répétitions de la première. en fait aucun de nos
amours n'est dû au hasard. pour tomber amoureux, il faut qu'il
y ait des traits de ma mère.>
*
comment taire ?
jeu...
la densité du < savoir >
exhibé par l'expert(e) est impressionnante... six
thèses pour un paragraphe... et toutes irréfutables,
puisque selon la logique du postulat indémontré et de
la pétition de principe, invérifiables !
-rappel succinct pour une mise en
perspective...
a l'animiste < destin > des
peuplades "archaïques", à l'intervention de la <
providence > chère aux prophètes assoiffés de
sens de la religion du livre, succéda le < principe de
raison suffisante > , arcane des philosophes rationalistes en
quête d'intelligibilité du < cosmos >, de <
l'histoire universelle > et enfin, du < moi
>.
pour mieux saisir la prétendue
< logique > du monde d'eros, la pop-psychanalyste,
oracle-consultant, nous propose ici le < déterminisme du
premier amour >.
le mythe de l'evénement
fondateur -cher aux freudiens- comme échec au
hasard...
espérons que le lectorat, par
ailleurs habitué à régler sa conduite sur les
astres, et avide de certitudes concernant une < identité
>, un < destin > et un < moi > supposés, ne lui
refusera pas l' ouverture d'esprit de son ... inépuisable et
bienveillante crédulité.
**
9. l'amour est mathématique. quebec science. 02/
2004.
etats-unis 14/02/2004 - en direct du
congrès de l'aaas à seattle.
des chercheurs américains ont fabriqué un
modèle mathématique capable de déterminer si un
couple va se séparer.
si la recette à l'amour éternel reste encore
inaccessible, trois chercheurs américains affirment avoir
trouvé le moyen de prédire si un couple va se
séparer. le psychologue john gottman et les
mathématiciens james murray et kristin swanson, de
l'université de washington, ont construit un modèle
mathématique à partir de centaines d'entrevues
réalisées avec des couples de tous âges. les
relations de couples tout récents ou formés depuis une
quinzaine d'années ont été
décortiquées par le psychologue.
l'équipe affirme aujourd'hui qu'elle est capable de
prédire si un mariage va se terminer en divorce dans les
quatre années à venir avec un taux de réussite
de 94 %.
le “test” consiste en l'analyse d'une conversation du couple
sur un sujet de désaccord ou difficile à aborder, comme
le sexe ou l'argent. les chercheurs observent en particulier la facon
dont les conjoints s'influencent mutuellement. plusieurs
critères sont calculés de facon très stricte et
enregistrés par un programme informatique. le logiciel calcule
alors si le couple a des chances de durer longtemps.
john gottman insiste aussi sur le fait que le modèle
peut être utilisé pour aider les couples à ne pas
divorcer, puisqu'il met en valeur les faiblesses relationnelles avant
qu'elles ne soient devenues trop lourdes à supporter pour les
individus. le psychologue affirme ainsi qu'il a réussi
à aider les couples à abandonner leur idée de
divorce dans 65 % des cas.
l'équipe a présenté ses resultats le 14
février au congrès de l'association pour l'avancement des sciences qui se
tient à seattle jusqu'au 16 février.
*
comment taire ?
jeu...
perplexité de l'esprit malin...
1. quelle est la question la plus
pertinente : chercher < si > le couple va se séparer ou
< quand > il va se séparer ?
question existentielle certes, mais
aussi problème de physique ( contrainte et résistance
des... matériaux ) et question de métaphysique !
tout à la fois.
ainsi la < rupture > est-elle,
pour tout être, un attribut essentiel ou un simple et
contingent accident ? -à reprendre, dans la langue d'aristote,
la veine pédante des escholiers.
*
2. dans le même sens et pour
faire "avancer la science", cette proposition :
< tout ce qui existe ( étant fonction de fonctions ) a pour destin... de périr >, -à paraphraser goethe...
... et cette transposition boris
vianesque de la mathématique dans la chose et le bricolage
psychologiques et relationnelles :
< calculons le moment d'un couple
>...
quoiqu'il en soit, saluons ces
chercheurs qui affirment passer de la < prédiction >
à la < prévision >.
soit deux régimes
d'in(in)telligibilité au service d'un inusable fétiche
contemporain -convention sociale, idole et illusion partagée-,
le < couple >.
**
10. l'oracle populaire (2).
cette réminiscence
torméenne.
< a propos des élections,
revendication : tout le pouvoir aux soviets ? non !... au peuple
saoulverain ! >
correspondance de julien torma
à j.h. sainmont, 03.04.1939.
*
comment taire
jeu...
un certain bateau ivre, etc.,
etc...
***
11. l'humanoïde
dissocié. joël de rosnay,
conseiller du président de la cité des sciences et de
l'industrie de la villette. le figaro magazine, 21.
02.2004.
a propos des "avancées de la
science ", des révolutions biotechnologiques, du permis et du
défendu... cette interpellation angoissée d'un
journaliste...
le figaro magazine - qui sera l'homme
du futur ?
joël de rosnay - < de manière schématique, on peut
considérer qu'il existe deux visions de l'homme du futur.
l'une proche de la science-fiction, à laquelle je
n'adhère pas, et l'autre qui se rapproche d'une
démarche de «technologue humaniste», avec laquelle
je me sens plus à l'aise. la première vision
débouche presque toujours sur le «mutant», le
«cyborg» ou «l'homme bionique». le mutant, c'est
un être vivant qui se modifie par des mutations biologiques. le
cyborg, un homme-robot ou un être humain dont la biologie s'est
mécanisée et la mécanique
«biologisée». et l'homme bionique, un être qui
intègre des parties bioniques remplaçant ou augmentant
des fonctions déficientes. ma vision personnelle se fonde sur
une coévolution de l'homme et de la société. je
l'appelle une évolution anthropo-technico-sociétale. ce
qui signifie que la transformation de l'homme me paraît
inséparable de son intégration dans la
société qui, elle-même, le transforme en retour.
>
quelles sont les grandes
évolutions à venir ?
< il existe trois types
d'évolution qui s'accélèrent : la biologique, la
technologique et la numérique. la première a
demandé des millions d'années. elle se réalise
«en direct» dans la nature par essais et erreurs. c'est le
monde réel. puis l'homme émerge avec son cerveau et
crée le monde imaginaire. il peut inventer dans sa tête
une roue par exemple, et en faire le dessin. cette relation entre le
monde réel et le monde imaginaire favorise
l'accélération de l'évolution technologique, qui
se déroule en quelques siècles. l'homme invente alors
l'ordinateur, le cyberespace et, à partir de là, vient
s'insérer un troisième monde : le monde
numérique, le virtuel. dans ce monde, on peut inventer des
objets, mais aussi les fabriquer et simuler leur fonctionnement, ce
qui induit la prodigieuse accélération de
l'évolution que nous vivons aujourd'hui. >
< ... nous touchons au fondement
même de la nature humaine. il faut réfléchir
à ce que nous sommes en train de faire pour ne pas
altérer ce qu'il y a de plus naturel en l'homme, ce qui fait
son originalité et sa force : sa capacité de
ressemblance et de différence avec les autres. et un
être implanté, transformé, explanté ne
répond plus aux mêmes critères.
comment canaliser ces avancées
?
< plusieurs niveaux de
régulation sont envisageables. la communauté
scientifique, qui publie ses travaux en respectant certaines
règles, exerce un premier niveau de régulation sur les
déviances possibles. ce premier niveau doit s'accompagner
d'une démarche éthique : bioéthique (biologie),
infoéthique (information) et écoéthique
(écologie) pour ne pas faire n'importe quoi sur l'être
humain et maîtriser le monde que l'on va laisser à nos
enfants. cette démarche doit rassembler des autorités
morales, religieuses, scientifiques, politiques. le troisième
niveau est celui du consensus citoyen, capable d'influer sur des
sujets qui concernent directement les individus en
société : la vache folle, le clonage
thérapeutique, la pollution industrielle, etc. enfin, il faut
une régulation politique, au sens le plus élevé
du terme. soumis à des arbitrages constants sur les choix de
société, sur les budgets qu'ils nécessitent et
sur les hommes capables de les conduire, le politique avec un grand
«p» se retrouve dans des situations d'arbitrage et de
décisions qui pèsent en effet lourdement sur la
construction de l'avenir. >
*
comment taire ?
jeu...
1. < communauté scientifique
>, < autorités morales, religieuses.. >, <
consensus citoyen >, l'éthique et la politique... avec un
grand < p > afin de mieux sauvegarder la "nature humaine " des
conduites "déviantes "d'une investigation
intempérante...
prescription, injonction,
admonestation... noble projet, admirable vision...
l'imagination au pouvoir... au pouvoir
des clercs en fonction...
2. la "nature ", humaine ou pas,
-concept flou, impossible à définir, mais dont la
fonction répressive est toujours d'actualité-, demeure
décidément pour les prêtres scienticoles un
fétiche, un tabou à l'usage d'innombrables
dévots, ainsi qu' un épatant prétexte à
interdire et à sanctionner...
bref, un traditionnel instrument de
pouvoir.
3. saluons le nouvel impératif
catégorique de la science contemporaine ; tournons
résolument le dos à auguste comte et à russell ;
obtempérons aux loges... revenons à kant
!
et réjouissons-nous de ce que
la "recherche " soit désormais aux mains de la morale comme la
philosophie était jadis < servante de la théologie
>.
***
12. une prophétie de
notre temps : < sombre avenir sur terre >.
libération, 26.02.2004.
jean-baptiste reddé, joigny (yonne)
< le récent rapport rendu
public par des scientifiques concernant le lien de cause à
effet entre les pollutions de toutes sortes, dues à
l'activité humaine, et l'augmentation des cancers ne fait que
confirmer l'inquiétude de beaucoup de citoyens. de plus en
plus nombreux sont ceux que la double spirale d'une production et
d'une consommation galopantes effraie ! si l'on ajoute à cela
le problème de la surpopulation, le sombre tableau de notre
avenir sur terre est dressé.
il y a donc urgence pour nous et nos
enfants à changer de mode de vie en disant clairement non au
mythe de la «croissance» auquel s'accrochent les hommes
politiques, les industriels, les marchés
financiers.
ne laissons pas ceux-ci nous
entraîner dans l'abîme, tels les aveugles du tableau de
bruegel ! >
*
comment taire ?
jeu...
1. <
pollution, cancer, croissance, surpopulation >, sémantique de l'abîme selon
l'oracle...
pourtant, selon l' involontaire
humoriste leibnizien, ne vivons-nous pas dans... "le meilleur des
mondes possibles" ?
2. prophète :
-qui prédit et prescrit,
inspiré par un dieu, un idéal, une idée fixe,
une norme ( fantasme signifié par un mot, le bien, la
justice... ) par jouissance ou encore... par mauvaise conscience ; en
l'occurrence le sentiment de culpabilité de celui qui
-séduit par un piège fleuri- s'est imprudemment
abandonné à l' irréparable épanchement
séminal...
le < malheur > est le lieu
commun, le vase d'expansion de la prophétie, ce
succédané sauvage du principe de raison suffisante.
le ressentiment
-générateur de sens- en est habituellement le mobile
secret.
-membre du club des enragés,
reprendre et régenter le monde est sa plus grande
joie.
***
13. l'oracle judiciaire
contesté. ( cour pénale
internationale et formation des magistrats ).
1. john laughland, professeur
associé à marne-la-vallée. france culture,
enjeux internationaux. 27.02.2004.
en substance :
-la signature à rome du
traité instituant la cour pénale internationale (1998)
a débouché quelques années plus tard sur le
tribunal de la haye.
l' inde, la chine, les usa... n'ont
pas signé ou ratifié le traité. pourquoi ?
a noter le cas particulier des
etats-unis qui ont, de surcroît, signé avec plus d’une
soixantaine de pays des accords de non-extradition vers la haye de
leurs citoyens américains.
-la cour pénale internationale
serait une justice contestable et dangereuse.
elle serait en partie entachée
ab initio par des défauts majeurs : sélectivité
des dossiers, déficit d’universalité, justice
politique...
elle n'aurait aucune
légitimité démocratique. sa
légitimité est auto-proclamée. elle subordonne
le politique à l'ethique. elle traduit l'arrogance des
occidentaux -notamment les anglo-saxons- qui prétendent
imposer leurs valeurs prétendues universelles à
d'autres cultures, peuples et nations.
( cf les précédents de
deux tribunaux ad hoc, créés par des décisions
onu de 1993 et de 1994, portant sur l’ex-yougoslavie et sur le rwanda
)
2. quant au < rapport annuel du conseil supérieur de la
magistrature >
fig.
26.02.2002, ses conclusions
laisseront perplexe le justiciable-citoyen...
le csm pointe notamment une formation
discutable des juges : scolarité
dispensée par un corps de 24 maîtres de
conférence permanents, tous magistrats ; < repli de l'institution judiciaire sur
elle-même (...), transmission non critique des pratiques,
emprise des conceptions d'un groupe d'enseignants trop
homogène, qui incline à la cooptation > ; <
éloignement des réalités du terrain> des
enseignants permanents qui n'ont plus de fonction dans les tribunaux
>, etc...
*
comment taire,
jeu...
1. conflit de valeurs et d'ordres
axiologiques... banal conflit de critères...
expression parmi d'autres de
l'opposition de l'universel et du particulier, de l'éthique et
du politique...
débat dont la source remonte
aux postulats métaphysiques du stoïcisme antique ( la
doctrine du droit naturel selon cicéron ) et de
l'idiosyncrasie propre aux rédacteurs successifs des textes
bibliques puis au puritanisme des protestants
kantiens...
fictions idéologiques
générant hallucinations collectives, églises,
codes et enjeux de pouvoir ...
2. ceci admis, il ne faut certes pas
demander au 'pataphysicien -pour qui le < juste> est moins un outil de discrimination qu' un
objet d'investigation réflexive et critique-, de cultiver le fantasme de la justice <
efficace >, < légitime > ou encore < impartiale
>...
sur ce point, voir
valéry.
***
14. l'oracle royal ou louis
15 pataphysicien.
< après moi le déluge
!... >
*
comment taire ?
jeu...
ce mot célèbre
attribué -et tant reproché- au "bien aimé" est
censé figurer l'égoïsme et la vulgarité
absolue.
or il exprime tout aussi bien la
sagesse absolue.
car, eu égard aux temps
géologiques et... dès lors que je n'y suis plus, tout
s'égale, tout se vaut.
dans la même insignifiance.
après ma disparition... rien
n'aura d'importance, rien ne fera plus jamais sens...
et il n'est point d'épisodes,
point de péripéties, point d'issue ou de
dénouement là où nul drame se joue dont je sois
l'acteur ou le spectateur.
ainsi l'anémie qui affecte
aujourd'hui mon chat me sollicite-t-elle bien davantage que les
lointains événements qui secouent actuellement quelques
îles sous le vent...
et comme l'enseignait protagoras au
grand dam de platon, source et maître des critères, je
suis bien < la mesure de toutes
choses >.
***
mars
2004
1.
la rené/ssance ou... chez les pentecôtistes.
slimane zeghidour, le nouvel
observateur, dossier. a propos du < retour de dieu>
(desclée de brouwer) par harvey cox, professeur de
théologie à harvard.
les évangélistes : la
secte qui veut conquérir le monde
< c’est le courant
religieux qui progresse le plus vite aujourd’hui. ils sont
déjà 500 millions qui croient à l’armageddon, la
bataille finale et prochaine entre les forces du bien et du mal. ils
s’appuient sur la télévision, internet, les jeux
vidéo ou les romans de science-fiction pour convertir en
masse. george w. bush, comme nombre de ses ministres et conseillers,
partage leur vision messianique du monde et de l’avenir.
jusqu’à l’extrême?
les croisés de
l’apocalypse.
que faire contre un homme
qui dispose d’une ligne directe avec le tout-puissant? qui s’estime
investi d’une mission divine? qui croit que l’apocalypse est proche?
que dire quand cet homme est le président des etats-unis? a la
fin de l’hiver 2003, quelques semaines avant la guerre d’irak, george
w. bush tente une dernière fois de ranger le président
français à ses arguments, de le convaincre d’admettre
enfin que la cause est juste et l’opération liberté
pour l’irak la volonté de dieu. pas moins. tout à sa
démonstration, bush junior fustige les « etats voyous
», stigmatise l’«axe du mal», évoque gog et
magog. gog et magog? jacques chirac en reste coi,
sidéré par l’énigmatique
référence. un conseiller de l’elysée,
prié de décrypter la citation en vitesse, finit par
trouver la réponse auprès de la
fédération protestante de france. il s’entend dire
qu’à la fin des temps, selon le prophète
ezéchiel, gog et magog déferleront de babylone sur
israël. or gog et magog sont l’incarnation des forces du mal, et
babylone, qui se dresse dans les environs de bagdad, a
été restaurée par... saddam hussein!
l’homme le plus puissant du
monde n’est ni un exégète de haut vol ni un fou. c’est
tout simplement un fidèle d’une curieuse eglise, protestante,
expansionniste, millénariste et apocalyptique. george bush est
un born again christian, littéralement un chrétien
né une deuxième fois. les born again christians sont
l’un des mouvements qui composent les très dynamiques et
très prospères evangelical churches of jesus christ,
dont les adeptes sont appelés
«évangéliques» (1). ces eglises, qui par de
nombreux aspects évoquent une fédération de
sectes, entendent convertir l’amérique avant de
conquérir le monde! ni plus ni moins. avec un homme comme bush
à la maison-blanche, elles tiennent déjà un bon
début.
la doctrine
évangélique, dont la terre d’élection reste
l’amérique, est aujourd’hui le courant religieux qui progresse
le plus dans le monde depuis la seconde guerre mondiale. au
détriment de l’eglise catholique, des eglises protestantes
historiques (baptistes, méthodistes) et même de l’islam.
les chiffres décrivant cet essor colossal donnent le tournis:
de 4 millions en 1940 - sur un total de 560 millions de
chrétiens -, les évangéliques sont aujourd’hui
500 millions, néopentecôtistes et charismatiques
confondus, sur 2 milliards de chrétiens, soit un sur quatre!
on estime que 52000 conversions se produisent par jour.
déjà, il existe 14000 dénominations
évangéliques, comprenant 1 million d’églises
qu’animent 1 million de pasteurs à plein temps. harvey cox,
professeur de théologie à harvard et auteur du
«retour de dieu. voyage en pays pentecôtiste»
(desclée de brouwer), prédit que le courant
évangélique devrait toucher, à l’horizon 2050,
un disciple du christ sur deux et qu’il deviendra la religion
dominante du 21° siècle. les born again christians, quant
à eux, s’appellent ainsi parce qu’ils doivent leur conversion,
leur seconde naissance, non point à un baptême classique
mais à un contact direct, à une rencontre «d’homme
à homme, d’homme à dieu» avec
jésus.
jésus, george w. bush
l’a rencontré à l’âge de 40 ans, quand il buvait
trop, beaucoup trop même, et que sa vie partait à
vau-l’eau. le révérend billy graham, le «pape
évangélique», a servi d’ambassadeur au christ et
de traducteur au futur président. celui-ci a cessé de
boire et changé de vie. renaître en christ lui a
donné des ailes et lui a assuré des alliés qui
lui ont permis d’accéder au poste de gouverneur du texas puis
à la maison-blanche. de là il peut affirmer qu’il se
fixe pour objectif de «promouvoir une vision biblique du
monde».
mal élu par les
électeurs, george w. bush n’en passe pas moins pour
l’élu de dieu aux yeux des évangéliques
américains - dont il a réussi à capter les trois
quarts des suffrages. mi-janvier encore, le pasteur pat robertson,
fondateur de la puissante christian coalition et ex-patron de la
chaîne évangélique the family channel, annonce:
«j’entends dieu me dire que l’élection en 2004 sera une
explosion.» et que «george w. bush gagnera facilement. peu
importe ce qu’il fait, bien ou mal, dieu le soutient car c’est un
homme pieux et dieu le bénit». auteur d’un manifeste au
titre éloquent, «the new world order», le
révérend met en exergue la vocation messianique de
l’amérique en estimant qu’«il n’y aura jamais de paix
mondiale avant que la maison de dieu et le peuple de dieu n’assument
leur rôle de leadership à la tête du monde»
(voir p. 22). cette conviction tranquille, et souvent sincère,
d’une «destinée manifeste» de l’amérique
entretient un véritable prurit prosélyte, un
désir de convertir autrui. ainsi le courant
évangélique, qui englobe déjà 70 millions
d’américains, soit un citoyen sur quatre, s’exporte aussi
facilement que le fast-food, le coca ou le rap, et s’enracine
partout, de l’amérique latine au japon en passant par
l’afrique, l’europe, la russie, l’inde, la chine... il s’enhardit
même à investir avec force l’univers islamique, ultime
zone de mission.
l’enjeu saute aux yeux:
l’amérique, berceau et terre d’élection de la doctrine
évangélique, en serait donc la mecque. washington,
à l’origine, n’est-elle pas la «ville illuminée
sur la colline», la nouvelle jérusalem, la sion du
nouveau monde? la maison-blanche suit avec un grand
intérêt l’expansion des eglises
évangéliques. un bureau spécial, sorte
d’observatoire officiel de la liberté des cultes à
travers le monde, édite chaque année un annuaire de la
«persécution» des religions, où voisinent
parmi les oppresseurs l’arabie saoudite, la russie, la chine et la
france, tous coupables de «sévir» contre des
obédiences évangéliques.
rien de tel en
amérique latine, continent où vit un catholique sur
deux et où les eglises évangéliques
prolifèrent sur des terres interdites aux protestants jusqu’au
milieu du 19° siècle. le mouvement de
néo-évangélisation commence vers 1970. c’est
l’âge d’or de la théologie de la libération, ce
courant catholique marxisant et opposant résolu, y compris par
les armes, aux impérialistes yankees. et pourtant,
l’amérique centrale se laisse gagner par les partisans de la
«libération de la théologie» - c’est ainsi
que se présente le courant évangélique. le
guatemala élit ainsi rios montt à la tête de
l’etat. pasteur de l’eglise du verbe de dieu, ce président
très croyant n’hésitera pourtant pas à
décimer des milliers de paysans indiens.
le pape jean-paul ii,
à peine élu, met à l’index la théologie
de la libération et écarte peu à peu les
évêques «rouges» au profit de prélats
conservateurs. mû par la volonté d’abattre le rideau de
fer, le souverain pontife conclut un pacte avec le président -
évangélique - ronald reagan, qui accepte en retour,
courant 1984, d’établir enfin des relations diplomatiques avec
le saint-siège. les courants évangéliques en
profitent pour essaimer d’un bout à l’autre du continent
américain grâce au zèle missionnaire de milliers
d’étudiants américains born again parlant, outre
l’espagnol ou le portugais, le guarani, l’aymara, le tupi. «il
s’agit, annonce alors ben armstrong, le directeur exécutif des
télévisions religieuses nationales américaines,
de conquérir un territoire bien défini pour le christ:
l’amérique latine. la télévision est notre force
aérienne, tous les convertis qui vont de maison en maison
forment notre infanterie.» et il émet le voeu de
«voir tout le monde uni par le satellite, comme l’annonce
l’apocalypse xiv, 6». plus d’un prélat latino croit y
déceler l’oeuvre de la cia.
ainsi aura-t-il suffi d’un
quart de siècle de mission évangélique pour que
l’amérique latine, pourtant colonisée au nom de la
contre-réforme, se laisse détourner de l’eglise
catholique. déjà un chilien sur quatre est un born
again. quant au brésil, il n’est plus seulement la plus grande
nation catholique, il est devenu également le deuxième
pays évangélique, juste après les etats-unis
(voir p. 26). a tel point que, lors du dernier scrutin
électoral, même le très papiste lula da silva a
dû solliciter les suffrages des groupes
néopentecôtistes. y compris ceux de l’eglise universelle
du règne de dieu ou l’universal, dont le fondateur, edir
macedo, un ancien employé de la loterie nationale, fait
l’objet de procès pour corruption et fraude fiscale. le
sénat brésilien compte aujourd’hui 60
députés - sur 512 - issus d’eglises
évangéliques!
et désormais le
brésil, avec 30 millions de convertis, «rivalise»
avec les etats-unis pour diffuser la «bonne nouvelle»
évangélique. surtout en afrique ex-portugaise - angola,
cap-vert, guinée-bissau, mozambique -, où l’universal
recrute à tour de bras. au congo, en afrique du sud, au
bénin, au burkina, les sectes néopentecôtistes
dament le pion à leurs homologues islamistes. elles en
viennent de plus en plus aux mains (armées, le plus souvent!),
causant des centaines de morts, comme au nord du nigeria. en
côte d’ivoire, une garde rapprochée
d’évangéliques conseille et soutient le chef de l’etat,
laurent gbagbo.
le maghreb n’échappe
pas non plus au zèle évangélique. environ 150
missionnaires «travaillent» au maroc, selon un responsable
de l’archevêché catholique de rabat. en algérie,
le mouvement est encore plus visible: des eglises
néoprotestantes ont déjà pignon sur rue. des
pasteurs étrangers, français, égyptiens ou
jordaniens se rendent souvent en visite pastorale, surtout en grande
kabylie. au grand dam de la presse locale, qui s’étonne non
seulement d’une telle liberté de mouvement mais aussi de
l’impunité dont jouissent les convertis auprès des
islamistes, aux yeux de qui ils sont pourtant des apostats passibles,
selon la charia, de la peine de mort.
faut-il expliquer cette
étonnante indulgence de la part de l’etat et des barbus par la
protection qu’apporte washington aux eglises
évangéliques? quoi qu’il en soit, la maison de l’islam
- désignation classique du monde islamique - fait l’objet
d’une véritable stratégie de conquête des
âmes. ainsi l’université internationale columbia, en
caroline du sud, forme-t-elle des missionnaires de choc. leur
objectif? «liquider l’islam», si l’on en croit l’imposant
dossier que leur consacre, mi-2002, le mensuel américain
«mother jones». 3000 born again relevant de la convention
des baptistes du sud - l’unique eglise à avoir béni
l’invasion de l’irak, contraignant l’ex-président jimmy carter
à la quitter - s’apprêtent à partir
évangéliser des musulmans chez eux, et assument de
bonne grâce le risque d’y mourir en martyrs. en irak, la
convention entretient une ong évangélique, la
samaritan’s purse, que parraine le pasteur franklin graham, fils du
célèbre billy graham. elle y diffuse, entre autres, une
bible dont la couverture imite l’uniforme des gi : un lot de 50000
exemplaires aurait déjà trouvé
preneur.
de quoi conforter la
croyance de george w. bush en la vocation messianique de
l’amérique. lorsqu’il clame, au lendemain du 11septembre, que
«l’amérique doit diriger le monde» , il ne
réagit pas par orgueil écorné, il
réaffirme le credo essentiel du catéchisme national
américain: celui de la «destinée manifeste».
un concept dont un sénateur de l’indiana, albert beveridge,
résumait déjà l’esprit conquérant
lorsqu’il déclarait fin 1898 - l’année où
washington boute manu militari la très catholique espagne hors
de cuba et des philippines: «dieu a fait des américains
les maîtres organisateurs du monde afin d’instituer l’ordre
là où règne le chaos.»
le chaos. c’est ce que
prévoit philip jenkins, auteur d’un ouvrage impertinent sur le
phénomène évangélique, «la prochaine
chrétienté» («the next christendom»).
prenant acte du basculement du centre de gravité de la
chrétienté de l’occident au tiers-monde, du nord
développé et libéral vers le sud pauvre et
conservateur, il craint une cassure radicale entre chrétiens
postmodernes et néochrétiens ayant renoué,
croyances folkloriques aidant, avec l’eglise du moyen age. pis
encore, ces néochrétiens, en proie à la
misère, aux passions nationalistes, tribales et messianiques,
et qui vivent au milieu de catholiques, d’hindouistes ou de musulmans
- au pérou, au mexique, en inde, en indonésie, au
nigeria, au soudan, aux philippines -, ne manqueront pas d’entrer
tôt ou tard en guerre totale contre leurs voisins. l’occident
n’y échappera pas non plus, conclut le chercheur, car il
incarnera la nouvelle babylone, la «prostituée» dont
l’apocalypse de saint jean considère la destruction comme la
condition sine qua non du retour de jésus-christ, le messie
attendu.
**
n.b.
vocabulaire...
evangélique. terme
générique désignant une floraison
d’obédiences néoprotestantes se réclamant d’un
courant «revivaliste» - volonté de
«réveiller» des chrétiens assoupis - apparu
il y a un siècle au sein du protestantisme
anglo-américain.
armageddon (de
l’hébreu har megiddo, le «mont de megiddo» en
français). le livre de l’apocalypse de saint jean ainsi que la
tradition islamique y situent le combat eschatologique, l’ultime
confrontation des forces du bien contre les légions du mal,
prélude à la conversion des juifs et à
l’instauration du millenium.
millenium. croyance
fortement valorisée par les évangéliques selon
laquelle le règne de mille ans du christ glorieux et
ressuscité se réalisera sur terre, de manière
visible.
pentecôtisme. courant
néoprotestant né au début du xxe siècle
aux etats-unis. au nom d’un retour aux sources de la bible, il met
l’accent sur le don divin miraculeux - la «rencontre» avec
jésus-christ -, la guérison par la prière,
l’engagement volontaire du croyant. il donnera naissance, au milieu
du siècle, au courant charismatique.
charismatique. empruntant au
courant pentecôtiste la croyance aux dons miraculeux, il se
caractérise par de vibrantes réunions de prière
avec des orchestres, y compris de rock ou de rap
«évangélique», des pleurs, des transes, des
exorcismes publics, des impositions des mains, des guérisons
miraculeuses, un grand dévouement aux autres, une
disponibilité constante au service de l’eglise. un courant
charismatique catholique se développe, avec l’aval de rome,
qui y voit un moyen efficace d’endiguer la marée
évangélique. >
slimane zeghidour.
*
comment taire ?
jeu...
succulente pitance...
les usa dominent la planète ;
une secte d'illuminés -et quelle !-, gouverne un
président par ailleurs entouré de disciples de
léo strauss.
et dont l'idée fixe est de <
promouvoir une vision biblique du monde >...
braves gens agacés par le
prurit prosélyte...
contrairement au pieux adage
philosophique, ce n'est pas la < raison > qui fait l'histoire
mais bien, -thèse 'pataphysique des plus banales-... les
balivernes et la chimère, quant il ne s'agit pas de simple
dérangement mental.
pour honorer comme elle le
mérite cette grandiose épiphanie, rendons-nous donc, en
manière de pélerinage, à angers ; "
décryptons " la tapisserie de l'apocalypse ; saluons ubu-roi et entonnons l'hymne des
'pataphysiciens :
< tout l'univers est plein
de sa magnificence >...
***
2. un oracle du
'pataphysicien inexistant (
périphrases et paraphrases, livre 2 § 17 ).
< le besoin de croire et
d'espérer est plus fort que tout, plus fort que les
démentis réitérés de la
réalité. >
*
comment taire ?
jeu...
fuir la banalité de l'horreur,
ne percevoir les choses qu'à une échelle convenue et
supportable, s'aveugler délibérément, poursuivre
les turlutaines identitaires du moi, du soi, du nous, de la
communauté, du peuple, de la nation, de l'humanité,
s'abîmer dans la foi, la superstition, l'idolâtrie,
valoriser l'épopée du héros et le sacrifice du
martyr, s'immerger dans l'idéologie politique, autant de
stratégies de défense manifestant la détresse de
l'animal humain incapable d'assumer l'inconsistance et
l'indifférence des choses.
idoles, fétiches, cultes,
valeurs... nourritures psychiques ( ruyer ) de l'exaltation, de l'
ivresse, de l'enthousiasme...
l'univers de l'existentiel
kitsch.
patibulaire ordinaire des
sotériologies.
***
3. crucifixion, crucifiction
?l'oracle épiscopal plus fort que cagliostro ( diverses gazettes ).
a l'occasion de
la passion du
christ de mel gibson, grand
spectacle à costumes suscitant plaisants différends et
joyeuses querelles intercommunautaires, ce lapidaire jugement de jean
paul 2, pape, après avoir vu le film :
<
c'est comme c'était. >
*
comment taire ?
jeu...
perplexité : il y était
donc ?...
*
note :
selon la version musulmane le christ
n'a finalement été ni tué ni crucifié !
voici en effet la version coranique
relatant cet "événement" :
< ils
disent : nous avons mis à mort le messie, jésus fils de
marie, l'apôtre de dieu. non, ils ne l'ont point tué,
ils ne l'ont point crucifié; un autre individu qui lui
ressemblait lui fut substitué, et ceux qui disputaient
à son sujet ont été eux-mêmes dans le
doute. ils n'en avaient pas de connaissance précise, ce
n'était qu'une supposition.> (
coran 4 : 156 )
crucifixion, crucifiction
?...
question d'un homme de "bonne
volonté" : qui... croire ?...
***
4. l'oracle
administratif . a propos de <
l'affaire chagnon >
-professeur d'histoire
blâmé par l'education nationale française au
motif qu'il aurait rapporté sur la vie de mahomet quelques
vérités historiques scientifiquement établies
mais pourtant jugées par certains < incorrectes >-, cet
extrait littéraire :
dans crime et châtiment ( pléiade p. 312 ) dostoïevski fait dire
à raskolnikov soutenant la théorie de l'individu hors
du commun à qui tout est permis, y compris et surtout le crime
:
"dans le reste de mon article,
j'insiste, si je m'en souviens bien, sur cette idée que tous
les législateurs et les guides de l'humanité, à
commencer par les plus anciens, pour continuer par les lycurgue, les
solon, les mahomet, les napoléon, etc., tous, jusqu'aux
derniers, ont été des criminels, car, en promulguant de
nouvelles lois, ils violaient, par cela même, les anciennes qui
avaient été jusque-là fidèlement
observées par la société et transmises de
génération en génération, et parce qu'ils
n'avaient point reculé devant les effusions de sang (sang
innocent et parfois héroïquement versé pour
défendre les anciennes lois) pour peu qu'ils en aient eu
besoin."
"il est même à remarquer
que la plupart de ces bienfaiteurs et de ces guides de
l'humanité ont fait couler des torrents de sang. j'en conclus,
en un mot, que tous, non seulement les grands hommes, mais ceux qui
s'élèvent tant soit peu au-dessus du niveau moyen et
sont capables de prononcer quelques paroles neuves, sont de par leur
nature même et nécessairement des criminels, à un
degré variable naturellement. "
*
comment taire ?
jeu...
ce texte, qui range mahomet parmi...
les criminels, est susceptible d'être étudié en
classe de français et/ou de philosophie...
questions voltairiennes
:
1. faudrait-il y renoncer, ou en
expurger le nom de mahomet, voire expurger de ce nom les
éditions successives de crime et châtiment ?
2. l'islam, à l'instar du
judaïsme et du christianisme, relève-t-il ou non de l'
histoire positive, scientifique et critique ?
-ainsi, le prophète des
musulmans a-t-il ou non organisé maintes razzias, pour
acquérir du butin au profit de son petit groupe
d'emigrés (les muhâgirûn) et pour renforcer sa
position < politique > ?
(les premières biographies qui
ont été écrites par les auteurs musulmans,
dès le 2° siècle de l'hégire, s'appellent
< kitâb al-maghâzî >, c.à.d. <
livre des excursions militaires > )
-ce saint illuminé,
inspiré par son dieu, a-t-il ou non entrepris de nombreuses
guerres ?
( le chiffre oscillerait selon les
historiens musulmans entre une vingtaine et une soixantaine
)
-son comportement à
l'égard des trois tribus juives de médine et le
massacre de l'une d'elles est-il avéré et, dans cette
hypothèse, justifiable ?
de même pour l'assassinat
supposé de tel ou tel de ses opposants...
3. par extension :
-doit-on passer sous silence
l'inquisition, la saint barthélémy pour ne pas froisser
les élèves catholiques ?
-doit-on passer sous silence la shoah
pour éviter l'incitation à la haine raciale des
allemands ?
-doit-on occulter le massacre des
populations chinoises lors du conflit sino-japonais pour ne pas
irriter tokyo?
-doit-on taire les massacres
d'officiers polonais de katyn pour ne pas chagriner les
susceptibilités russes contemporaines ?
etc...
4. et enfin : faut-il laisser
l'enseignement de l'histoire aux bons soins des ignorants et des
démagogues ?
*
'patakoans :
-y a-t-il des vérités...
" incorrectes "? si oui, qui les déclare telles ? et au nom de
quoi ? ( normes, valeurs... )
on notera que cette curieuse
expression recèle la confusion du logique et de
l'éthique...
-l'histoire sacrée est-elle
nécessairement morale ? ( au sens de l'universalisme kantien
).
cf le livre de josué relatant les épisodes sanglants d'une saga
nationale et, en regard, les entreprises militaires du
prophète armé.
on notera l'alternative du
télescopage ou de la réunion des deux ordres
axiologiques de l'éthique et du religieux.
***
5. l'oracle cosmologique.
le dessein cosmique : théologie,
cosmologie et 'pataphysique.
1.<
les lois de l'univers sont conçues pour aboutir aux hommes
>, affirme john leslie ( infinite minds, a philosophical cosmology, oxford,
2003 ).
le philosophe reprend ainsi l'antienne
du < dessein cosmique >, concept jadis critiqué sur le
plan épistémologique par bertrand russell ( science et
religion ).
pour la pensée finaliste, ce
complexe de "circonstances favorables" qu' est l'univers serait ainsi
la manifestation du plan d'un ingénieur-mathématicien
semblable au dieu de leibniz,.
dieu logicien dont la puissance de
calcul aurait agencé le meilleur des mondes possibles,
puisque... seul réel.
ainsi la complexité du monde
supposerait-elle nécessairement un < plan >. la <
finalité > en assurerait le fondement métaphysique
explicatif.
2. alain bouquet
( cosmologie ou
théologie ?, la recherche, janvier/mars 2004
) discute ce
détournement du principe anthropique, dévoiement dont
la fonction serait, in fine, de fonder la thèse
créationniste.
on peut opposer à cette
conjecture théologique l' hypothèse d'après
laquelle ce monde est
certes le "meilleur des monde" mais pour le motif qu' il est
effectivement...
le
produit mécanique d'un concours exceptionnel de circonstances
qui ne le sont pas moins.
et l 'auteur de
matière noire et
autres cachotteries de l'univers, d'énumérer l'étonnante série de coïncidences
d'ajustement dont l'intégration a constitué et
constitue cet univers, le seul dont nous ayons, de fait,
l'expérience :
-si l'intensité de
l'interaction électromagnétique était plus
forte, toutes les étoiles seraient des naines rouges et il n'y
aurait pas de planètes.
-si elle était plus faible, les
étoiles seraient très chaudes et leur vie très
brève.
-si l'interaction forte était
plus intense, tout l'hydrogène serait converti en
hélium.
-si elle était plus faible, il
n'y aurait pas d'autre noyau que l'hydrogène.
-si l'interaction faible était
plus intense, les étoiles n'exploseraient pas en supernovae et
les éléments comme le carbone resteraient au coeur des
étoiles.
-si la charge de l'electron
différait un tant soit peu de celle du proton, la
matière ne serait pas electriquement neutre et les forces de
gravité seraient imperceptibles.
-si la gravité ou la
densité moyenne de l'univers étaient plus faibles,
l'univers serait vide.
-si elles étaient plus grandes,
il se serait déjà effondré depuis
longtemps.
-si l'énergie du noyau de
carbone était un peu différente,il n'y aurait pas de
vie...
*
comment taire ?
jeu...
clinamen en acte, dépourvu de
< justification >, de < fin>, d' < origine >, de
< cause >, d' < intelligibilité >, -toutes
catégories anthropologiques-, cet "univers" - à
utiliser ce terme grandiloquent- est néanmoins
modélisable à l'échelle d'une espèce en
quête de sens et de révélation -et au demeurant
fort infatuée d'elle-même.
rappelons pour mémoire ce texte
de nietzsche qui -après kant - avait parfaitement saisi la
vanité récurrente des prétentions cosmologiques
( gai savoir, § 109 ) comme le caractère
anthroponoïaque des catégories habituellement
utilisées :
< ...
l'ordre astral dans lequel nous vivons
est une chose exceptionnelle ; cet ordre et la médiocre
durée qu'il détermine ont à leur tour rendu
possible cette exception des exceptions. mais le caractère du
monde est au contraire celui d'un chaos éternel, non du fait
de l'absence de nécessité, mais du fait d'une absence
d'ordre, d'enchaînement, de forme, de beauté, de
sagesse, bref de toute esthétique humaine.
jugés par notre raison, les
coups de dés malheureux sont de bien loin la règle
générale... le mot < coup de dés malheureux
> représente lui-même un anthropomorphisme qui inclut
un blâme. or comment pourrions-nous nous permettre de louer ou
blâmer l'univers !... il n'est ni parfait, ni beau, ni noble,
et ne veut rien devenir de tout cela ; il ne cherche pas le moins du
monde à imiter l'homme ! il n'est touché par nul de nos jugements
esthétiques et moraux, il ignore toute loi. gardons-nous de
dire qu'il en existe dans la nature. elle ne connaît que des
nécessités : il n'y a
là personne qui commande, personne qui obéisse,
personne qui enfreigne. quand vous saurez qu'il n'est point de fin,
vous saurez également qu'il n'est point de hasard : car c'est
uniquement au regard d'un monde de fins que le mot hasard a un
sens... >
*
question : la
cosmologie -dans la suite de ses épiphanies- a-t-elle jamais
été autre chose qu'une expression de la
poétique, un genre
littéraire -fût-il mathématisé-, bref :
une
fable positiviste, une fiction de fictions ?
au sens de nietzsche, ici authentique
'patacesseur -à employer le jargon des 'pataphysiciens.
( vérité et
mensonge au point de vue extra-moral )
***
6. l'oracle astronaute:
où est passée la grande muraille ?
grande muraille invisible de l'espace:
la chine révise ses livres scolaires.
pekin (afp), le
15-03-2004.
la chine révise des livres
utilisés à l'école primaire après que le
premier chinois à avoir volé dans l'espace eut
affirmé que la grande muraille était invisible de
là-haut.
selon l'agence de presse chine
nouvelle, le ministère chinois de l'education a ordonné
à l'éditeur de ces livres d'y éliminer les
passages propageant l'idée que la grande muraille est si
gigantesque qu'elle peut être vue à l'oeil nu de
l'espace.
des dizaines de millions de chinois
ont appris cette notion dans les livres scolaires. mais en octobre
dernier, revenant d'un voyage de 21 heures en orbite autour de la
terre, le premier "taïkonaute", yang liwei, avait
déclaré: "le spectacle était très beau,
mais je n'ai pas vu la grande muraille".
cependant, un astronaute
américain, gene cernan, a déclaré au journal
straits times de singapour publié au cours du week-end qu'il
avait, lui, vu cette construction de l'espace.
*
comment taire ?
jeu...
la grande muraille comme
révélateur de l'ambiguité du concept de <
perception objective >...
allégations, mensonges,
affabulations...
qui accréditer, du
propagandiste, du révisionniste ou du visionnaire
?
le réel -énoncé performatif, speech act- est
bien ce qui est
déclaré tel... selon tel
ou tel...
***
7. l'oracle acronyme :
religion et sociologie du < c.r.i.m.e. >
d'un correspondant impertinent :
< qu'est-ce que le "vivre ensemble"
sinon un impératif clérical qui ne peut persuader
qu'une jeunesse innocente et naïve en sa confiance aveugle en la
vie ?
toute société,
confessionnelle ou civile, n'est-elle pas, selon l'étymologie
et selon cicéron... religieuse ?
et de ce fait, potentiellement...
criminogène -notamment par les exigences impossibles qu'elle
implique ou encore par ses débordements fanatiques
?
< l'insociable sociabilité des
hommes >, dut reconnaître
lui-même kant...
plus malicieusement : l'acronyme ne
renforce-t-il pas cette conjecture d'une mystique et occulte
cabalistique raison ?...
ainsi : < c.r.i.m.e. > =
croyances religieuses en l'intelligibilité métaphysique
de l'etre. >...
*
comment taire ?
jeu...
non, non !... soyons résolument
religieux, sociétaires, républicains et
démocrates :
administrons les cultes, en toute
légalité ; gérons les superstitions, en toute
égalité ; cultivons les gnoses en toute
fraternité... pour la paix sociale, la tranquillité des
communautés, le confort spirituel de tous...
et la plus grande gloire du
père ubu !
***
8. l'oracle
interprétatif. herméneutique cléricale,
exégèse critique et silence
'pataphysique.
spinoza, traité des autorités
théologiques et politiques, 7.
< enfin, de même que la
nature, l' ecriture ne nous donne pas de définitions des
choses dont elle parle. de même donc qu'il faut conclure les
définitions des choses naturelles des diverses actions de la
nature, de même ces définitions que ne donne pas
l'ecriture devront être tirées des divers récits
qui se rencontrent dans l'ecriture à propos de chaque
objet.
la règle universelle à
poser dans l'interprétation de l' ecriture est donc de ne lui
attribuer aucun enseignement qui ne découlerait pas avec la
plus grande clarté de l'enquête historique
elle-même. nous allons dire maintenant quelle doit être
cette enquête historique et ce quelle doit principalement faire
connaître.
1° elle doit comprendre la nature
et les propriétés de la langue dans laquelle furent
écrits les livres de l'ecriture et que leurs auteurs avaient
l'habitude de parler. de la sorte, en effet, nous pourrons examiner
tous les sens qu'un texte peut avoir d'après l'usage commun.
(...)
2° il faut grouper les
énonciations contenues dans chaque livre et les réduire
à un certain nombre de chefs principaux, de façon
à retrouver aisément toutes celles qui se rapportent au
même objet ; noter ensuite toutes celles qui sont ambiguës
ou obscures ou en contradiction avaec les autres.
(...)
3° cette enquête historique
doit rapporter au sujet des livres des prophètes toutes les
circonstances particulières dont le souvenir nous a
été transmis : j'entends la vie, les moeurs de l'auteur
de chaque livre ; le but qu'il se proposait, quel il a
été, à quelle occasion, en quel temps, pour qui,
en quelle langue enfin il a écrit. elle doit rapporter aussi
les fortunes propres à chaque livre : comment il a
été recueilli à l'origine, en quelles mains il
est tombé, combien de leçons différentes sont
connues de son texte, quels hommes ont décidé de
l'admettre dans le canon, et enfin comment tous les livres reconnus
comme canoniques par tous ont été réunis en un
corps.
tout cela, l'enquête historique
sur l'écriture doit le comprendre. car pour savoir quelles
propositions sont énoncées comme des lois, quelles au
contraire comme des enseignements moraux, il importe de
connaître la vie, les moeurs des auteurs et le but visé
par eux ; outre que nous pouvons expliquer d'autant plus facilement
les paroles d'un homme que nous connaissons mieux son génie
propre et la forme de son esprit.
de plus, pour ne pas confondre des
enseignements éternels avec d'autres valables pour un temps
seulement et destinés à un petit nombre d'hommes, il
importe aussi de savoir à quelles occasions, en quels temps,
pour quelle nation et pour quel siècle tous ces enseignements
furent écrits.
il importe enfin de connaître
les autres circonstances notées plus haut pour savoir non
seulement à quoi nous en tenir sur l'autorité propre
à chaque livre, mais encore si le texte a pu en être
falsifié par des mains criminelles, si des erreurs s'y sont
glissées, si ces erreurs ont été
corrigées par des hommes compétents et dignes de
foi.
il est nécessaire de savoir
tout cela pour ne pas céder à un entraînement
aveugle qui nous rendrait facilement dupes et pour n'admettre pour
vrai que l'indubitable et le certain...>
*
commentaire.
1. le traité des autorités
théologiques et politiques tire son unité discursive de l'intention
première de spinoza : -dégager les fondements d'une politique
rationnelle appuyée sur la liberté de
conscience. ce souci enveloppe
une
dénonciation : la collusion du politique et du
religieux dans sa dimension
fréquemment partisane et sectaire.
menace pour l'exercice de la raison et
pour l'équilibre de la république.
aussi importe-t-il de
dévoiler l'illégitimité du discours sectaire en
mettant à nue la vanité et la prétention des
thèses sur lesquelles il cherche à établir son
autorité.
pour ce faire, le philosophe doit
entreprendre l'analyse réflexive des conditions de
vérité du discours religieux, définir son sens,
sa valeur, sa portée.
la critique impitoyable de spinoza
fait apparaître la confusion de
deux genres de discours incompatibles en regard des critères
rationnels de l'intelligibilité : l'injonction morale ( il
faut aimer son prochain ) et la dogmatique
théologique.
or cette dernière
résulte de l'application d'une méthode
d'interprétation des textes sacrés dont la pertinence
est nulle : l'herméneutique.
2. substituant à l'herméneutique biblique
traditionnelle une méthode d'exégèse
philosophique rationnelle, le philosophe
pense faire apparaître l'illégitimité des
pseudo-propositions de la dogmatique religieuse.
celle-ci se voit privée de
toute justification ; son " autorité " est
ébranlée ; la conscience individuelle, tout comme
l'etat sont alors libérés des pesanteurs de son
magistère et de sa tutelle.
3. c 'est donc dans le contexte d'une telle
stratégie qu'il convient de
situer cette page tirée du chapitre 7 du
traité des
autorités théologiques et
politiques.
ce projet implique que soient dégagées les
règles de l'enquête historique soustrayant à l'arbitraire des
interprétations ecclésiatiques des textes dont la
valeur éthique conserve pourtant une portée
significative.
telle est la thèse de l'auteur
: substituer à la
lecture naïve ou idolâtre des ecritures une analyse
instruite de l'étude des sources fondée sur un appareil
critique exigeant.
*
c 'est par un parallèle que
s'ouvre l'analyse de spinoza : pas plus que la nature -ici l'ensemble
des modes finis de la nature naturée-, l' ecriture ne constitue en elle-même un
discours rationnel, un discours de vérité.
voici le fait -certes scandaleux pour
la conscience religieuse.
le sens n'est pas immanent
au texte, il est généré par une activité
réflexive.
de cette évidence, le
philosophe tire une leçon dont la portée est
méthodologique : l'ecriture suppose qu'on l'interprète
certes mais le relevé du sens ne doit pas déborder des
conclusions de l'exégèse critique.
l'impératif
méthodologique précisé, l'auteur définit
ensuite le contenu et le
domaine de cette enquête.
trois types d'exigences
complémentaires sont relevées :
-l'approche grammaticale mêlant
lexicologie et étude syntaxique permettant l'investigation des
textes sacrés sur le plan polysémique;
-la constitution d'un index
thématique quadrillant ces textes ; index assorti de
l'énumération des obscurités et
ambiguités des énoncés.
toutes propositions qu'il convient
d'étudier d'après leur sens et non selon leur
vérité, la vérité relevant exclusivement
de l'enquête philosophique, de la raison explicative et
critique.
marque du partage de
l'exégèse, dissociant sens et vérité, de
l'herméneutique qui les confond ;
-l'étude du contexte
biographique propre à qui la paternité des textes est
attribuée. on adjoindra de surcroît l'analyse des buts,
des circonstances, des modalités qui ont encadré la
rédaction des livres de l'ecriture.
les règles de lecture
rationnelle des ecritures étant précisées,
spinoza en donne la raison.
elles discriminent les
énoncés à signification purement
circonstancielle -dont on sait par ailleurs qu'il en conteste toute
valeur de légitimité et de vérité, les
enseignements moraux auxquels il accorde une justification
éthique et une fonction exemplaire, du seul et unique
commandement plusieurs fois réitéré dans le
traité : < aime ton prochain >.
**
comment taire ?
jeu...
1. effectivement, comment lire
judicieusement les ecritures ?
le lecteur non prévenu se
heurte à des textes hétérogènes :
récits, narrations, rituels et liturgie, psaumes,
énumérations, généalogies, calendriers,
poèmes, exhortations, sentences, prophéties, paraboles,
abominations... invraisemblable fatras dont la valeur
d'authenticité et le sens sont fort
énigmatiques...
certes il paraît bien
délicat de percevoir la... "parole de dieu" dans toute cette
littérature et l 'ecriture n'est pas plus exprimée en
langue rationnelle qu'elle ne donne des définitions claires
des choses dont elle parle. elle procède par images plus que
par concepts, le style en est poétique, volontiers
allégorique, les symboles religieux composent le vocabulaire
d'un genre de discours relativement codé.
moïse, les prophètes, le
messie, n'expriment que le talent d'une féconde et puissante
imagination dont ils ont tiré leur prestige et leur
autorité sur le peuple crédule et bigot. aucune
idée claire et distincte ne se peut tirer de leurs
propositions.
et "lire" ne signifie pas relever
dévotement le sens préexistant à
l'exégèse...
**
2. quant au 'pataphysicien,
résolument < athée au logique >, le combat
rationaliste contre la dogmatique religieuse lui importe peu, lui
semblant aussi vain que temps perdu. la falsification des textes ne
le surprend ni ne l'émeut, convaincu du caractère
originairement falsifié des "originaux" ou prétendus tels.
faire du faux avec du vrai, du faux
avec du faux, du vrai avec du faux, voire du vrai avec du vrai... est
un passe-temps des plus communs où se croisent la malice, les
illusions, les fantasmes, les ratiocinations, la propagande, les
espoirs et désespoirs les plus insensés d'une
humanité (bien) pensante.
en ces domaines, joutes,
différends et diatribes, relatifs à une supposée
"authenticité ", aucune révélation -
émanerait-elle des prophètes ou... des
exégètes rationalistes-, ne l'étonne et sa
surface d'accueil aux textes les plus sensés, les plus
insensés, les plus ambigus ou encore les plus incertains, est
indéfinie...
3. prétendre enfin
établir une "politique rationnelle" -nouvelle eschatologie,
nouveau millenium- au motif qu'elle serait fondée sur la
séparation des églises et de l'etat, de la
théologie et de la philosophie, est un projet utopique
reconduit de siècle en siècle par ceux qui s'affirment
"philosophes".
quel que soit leur talent ou ce qu'il
est convenu d'appeler leur génie.
innombrable cohorte d'auteurs qui
contribuent par leurs prestigieuses tentatives au ( relatif ) succès d'un genre
littéraire à ranger dans l'ouvroir de
littérature politique potentielle (
oulipolipo).
*
cf
: traité
clandestin des trois imposteurs.
***
8. l'oracle
électoral.
du 'pataphysicien inexistant,
périphrases et
paraphrases, 4.6. :
pour honorer la
république et saint françois de sales...
< urne : introduction
à la vie des votes >.
*
comment taire ?
jeu...
citoyen,
conformiste
irréprochable,
le 'pataphysicien,
tôt
matin,
se rend au républicain
scrutin.
pour accomplir son devoir
électoral.
*
saluant equivalence,
dans son enveloppe il
insère,
toutes véraces, toutes
sincères,
chacune des listes en
présence.
*
car, ainsi que
prononçait
rabelais :
< a culs foirards abonde
merde >...
***
9. l'oracle dominicain
règle ses comptes...
fr. michel van aerde,
dominicain,"le xxie
siècle sera religieux ou ne sera pas" (a. malraux)
conférence donnée
à l'invitation du lions club de toulouse-languedoc, en janvier
2003
a propos de dieu, un itinéraire :
< « je n'ai pas de
perception de dieu. j'ai la perception de la façon dont les
hommes s'y réfèrent. je suis un incroyant convaincu
qu'il faut croire » écrit r.
debray. mais, il le reconnaît explicitement : il parle de ce
qu'il ne vit pas, de ce qu'il ne ressent pas, de ce qu'il ne
connaît pas... comme malraux, d'ailleurs ! >
*
comment taire ?
jeu...
1. donc, à suivre le
raisonnement implicite, il convient de substituer l'évidence
de < dieu > aux multiples variées présentations
des dogmatiques et des visionnaires...
2. mais délaissons les larges
fresques historico-philosophico-biographico... plus ou moins
mythomaniaques...
soyons résolument frivoles
!
voici du vécu...
refrain :
< dominique, nique,
nique,
s'en allait gai et
chantant,
gai et
chantant...
en tous chemins, en tous
lieux,
il ne parle que du bon
dieu
il ne parle que du bon
dieu...>
( soeur sourire
)
***
10. la 'pataphysique <
ne serait qu'une
galéjade >, selon un
oracle radiophonique...
*
comment taire ?
jeu...
sans doute, sans
doute...
la pointe est vieille qui lui oppose
la conviction, la raison, le sérieux, l'utilité, la
sincérité ...
religions, gnoses, philosophies,
doctes croyances, gloses, idéologies, opinions, visions,
cultes subventionnés, superstitions... tous les entremets de
la certitude... peu ragoutante cuisine... sont pain quotidien et,
dirait bardamu, casuel du furtif clandestin discret
'pataphysicien...
galéjade la 'pataphysique ? ni
plus ni moins qu'une autre... mais certainement pas
outrée.
et qui se sait telle...
***
avril 2004
1. la sorcellerie au secours
de la pédagogie.
sorcellerie: une camerounaise tue sa
mère pour réussir un examen.
yaounde (afp), le
10-04-2004
une étudiante camerounaise a
tué sa mère vendredi à douala alors qu'elle
voulait lui prélever un litre de sang à la demande d'un
sorcier afin de réussir son examen, a-t-on appris
auprès de la gendarmerie jointe par téléphone
depuis yaoundé.
ayant échoué pendant
quatre années consécutives à son examen de
licence, florence, étudiante à l'université de
yaoundé 1, était allée avec une amie chez sa
mère à douala, à 240 km de la capitale, pour se
procurer le sang nécessaire à l'élaboration des
potions de son sorcier à yaoundé.
florence et sa camarade ont
ligoté cette femme d'une soixantaine d'année et lui ont
sectionné la cheville pour recueillir le sang. alertés
par les cris de la victime, les voisins sont accourus et ont remis
à la gendarmerie les deux jeunes filles après les avoir
battues.
ayant perdu beaucoup de sang, la
mère de florence est cependant décédée
pendant son transport à l'hôpital.
de telles pratiques sont devenues
très courantes dans ce pays d'afrique centrale de 15 millions
d'habitants. récemment, des jeunes gens ont tué un
enfant de quatre ans à yaoundé et lui ont coupé
le sexe à la demande d'un sorcier, avant d'être
arrêtés par les forces de l'ordre.
*
comment taire ?
jeu...
contri/ubution à verser au
"voiturin à phynances "docimologiques...
ainsi, dans ce contexte qu'on
supposait rationaliste, les incantations magiques charment-elles les
examinateurs...
merveilleuse université
où les enchanteurs, magiciens, nécromanciens,
astrologues ont... licence d'exercer leur talent, de donner leur
mesure !
a quand l'envoûtement et la
possession ?
***
2. l'oracle d'avant-hier ou
< rencontrer rené guénon >...
science sacrée, numéro
spécial rené guénon, 2003 : r.g. de la
saulaye.
< rencontrer un jour rené
guénon sur son chemin, selon les mots de roger du pasquier, a
signifié pour beaucoup un bouleversement des habitudes
mentales, un retournement des valeurs. pour quelques uns, ce fut
même une véritable « illumination ». a qui
s’est posé une fois la question : « y a-t-il pour moi un
chemin vers la vie ? » l’œuvre de rené guénon
apporte, en effet, une réponse que l’on peut dire «
définitive », quelle que soit la voie qu’il empruntera
par la suite que ce soit l’ésotérisme musulman ou une
autre voie (kabbale, ésotérisme chrétien). la
raison en est que rené guénon a été
désigné, en quelque sorte, pour revivifier, en
occident, mais aussi en orient, « l’ésotérisme en
soi », révélant l’existence d’une tradition,
primordiale par rapport aux autres traditions, tout de même que
la religion divine, ou métaphysique, est la «quintessence
des religions ». dès lors, que l’on demeure dans une voie
du salut ou que l’on s’engage dans une voie de délivrance, que
l’on s’oriente vers une expérience du soi ou une
expérience des profondeurs de dieu, on ne peut ignorer, d’une
part, les mises en garde de rené guénon quant à
l’initiation, la transmission spirituelle dont il est question dans
la vraie initiation, et, d’autre part, les connaissances
traditionnelles dont on aura besoin pour progresser au delà,
vers l’orient de l’âme. il est même, en toute rigueur,
impossible de ne pas en tenir compte. difficile également de
ne pas adhérer pleinement à sa critique du monde
moderne, telle qu’elle est exprimée dans la crise du monde
moderne (1927) ainsi que dans le règne de la quantité
et les signes des temps, à ce terrible constat que l’occident,
mais aussi l’orient s’enfoncent inexorablement et de manière
accélérée vers la fin d’un monde - qui est celui
du présent cycle, notre kali yuga. pour le reste, nul ne peut
être « contraint » à devenir un
guénonien de stricte observance, ni même à passer
à l’ésotérisme musulman. autrement dit, on peut
parfaitement adhérer à l’exposé de la tradition
tel que l’exprime toute son oeuvre, sans renoncer pour autant
à se « réaliser » en n’entrant pas dans la
voie ésotérique musulmane. car, rené
guénon n’est pas une personnification de la
spiritualité tout court, mais bien « de la seule
certitude intellectuelle ...>
*
comment taire ?
jeu...
< retournement des valeurs >,
< illumination > , < y a-t-il pour moi un chemin vers la vie
? >, < réponse >, < l'ésotérisme en
soi >, < tradition >, < être choisi >, < voie
du salut >, < voie de délivrance >, <
expérience du soi >, < expérience des profondeurs
de dieu >, < transmission spirituelle >, < initiation
>, < vraie initiation >, < personnification de la seule
certitude intellectuelle >...
réalisme nominal, hypostases,
métaphores, verbalisme, faux problèmes,
exaltation....
vocabulaire hagiographique habituel de
la rencontre de la gnose et du dévot.
alors qu'il n'y a ici que
sémantique, stratégie et piège ordinaires du
< prêtre > :
-affirmer la "perdition" ou la "crise" ( de l'individu
ou de la civilisation ); susciter le désir de " salut ";
indiquer la "voie de délivrance "; l'inscrire dans une
histoire universelle réécrite...
bref, < initier > , donner du
sens...
encore qu'avec son syncrétisme,
sa méthode analogique, sa mythologie de l' < agarttha,
centre de la tradition primordiale >, ses fantasmes relatifs au
< roi du monde > et à la < synarchie >,
rené guénon ait créé avec
érudition un séduisant et fort poétique univers
supplémentaire susceptible d'attirer une foule de curieux et
... d'adeptes crédules en mal de
révélations...
la nostalgie du < sacré >
comme nourriture psychique, remède à la
banalité, à l'insatisfaction, au dépit, à
l'ennui.
une manière de walt disney
romanesque pour intellectuels, pataphysique digne des "fictions" de
j.l.borges.
*
l'< hermétisme >, ou
comment, par l' < occulte > et le < secret >, tenter de
réenchanter le monde...
( au jugement profane du
'pataphysicien, simple particulier, c'est-à-dire, selon
l'étymologie, d'un < idiot > )
***
3. wittgenstein < dandy
de l'absolu >...
figaro littéraire, patrice
botton.
< il parlait aux oiseaux comme
saint françois d'assise... >
*
comment taire ?
jeu...
wittgenstein fait partie de cette
catégorie de penseurs, tels pascal, kierkegaard ou encore
nietzsche, livrés bien malgré eux au romanesque
biographique et à l'hagiographie, genres littéraires
qui constituent les vecteurs obligés d'une certaine
critique.
de cette critique qui brosse sa
légende dorée et s'adresse à un public plus
friand de confidences psychologiques, d'aveux pathétiques, de
pittoresque et de scandale, que d'analyses
approfondies.
< certes ; mais pourquoi pas ?
>, concèdera, indulgent, le 'pataphysicien.
de fait, il faut bien satisfaire
public et lectorat.
-enchérissons à notre
tour dans cette veine... et affirmons hardiment qu'à l'instar
de jeanne d'arc -sainte femme et illustre théologienne du
15° siècle, aux < ecrits > malencontreusement
dispersés par le tribunal d'inquisition-, l' auteur de la
grammaire
philosophique, en son chalet
norvégien, entendait lui aussi... des voix !
voix qui lui inspirèrent les
développements célèbres relatifs aux
thèmes aujourd'hui fort glosés de < jeux de langage
>, de < tautologie mathématique > ou encore d' <
air de famille >...
et... en attendant la
révélation "critique" prochaine d'un lucrèce
pré-chrétien, voire d'
un sandomir
harmonien ( leibnizien ) ou
augustinien, renversons la fameuse proposition du
tractatus :
ce qu'on ne peut dire, il ne
faut surtout pas le taire...
***
etc...
clôture,
25.04.2004.
< ha ha
! dit bosse-de-nage, sans plus de commentaires
>
a. jarry,
faustroll, 3,
14.
une des épiphanies de
bosse-de-nage...
philosophie pataphysique. chez les oracles.
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