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la préhistoire du grand lac de l'ours
donald w. clarke
musée canadien des civilisations
illustrée par david laverie
le plus grand lac d'amérique du nord après les grand lacs,
le grand lac de l'ours (appuyez ici pour voir
une carte situant le grand lac de l'ours) se trouve dans une région
habitée par quelques centaines d'amérindiens athapascans
(dénés). cette région unique confine à la partie
septentrionale de l'immense forêt boréale où se rejoignent
les régions subarctique et arctique. depuis le début des
années 1950, des archéologues du musée national de
l'homme se rendent dans la région du lac pour y chercher les vestiges
des campements des chasseurs préhistoriques qui traversèrent
ce territoire à la fin de la dernière glaciation, et pour
y trouver des témoignages d'occupations plus récentes.
formation du grand lac de l'ours
à la fin de la période glaciaire, il y a quelque 11 000
ans, le climat était un peu plus froid que celui d'aujourd’hui.
les eaux de fonte s'écoulèrent le long de la calotte glaciaire
couverte de boue, s'engouffrèrent dans les crevasses pour jaillir
à la limite des glaces fissurées où elles donnèrent
naissance au grand lac de l'ours. avec la formation de la grande rivière
de l'ours, effluent ayant creusé son cours à travers la zone
d'ablation de la calotte glaciaire, le niveau de l'eau subit une forte
baisse et, au fil des ans, plusieurs cercles de levées de plages
rocheuses sans végétation se formèrent sur la rive
ouest du lac.
premières migrations
au cours de la période glaciaire, la plus grande partie du territoire
canadien était couverte d'un immense champ de glace. cependant,
les terres qui forment actuellement l'intérieur de l'alaska et les
régions adjacentes de la sibérie et du yukon ne l'étaient
pas. c'est ce territoire qu'on appelle la béringie (isthme de béring).
malgré la rigueur du climat, le gibier errait librement le long
du pont continental qui reliait l'asie et l'amérique du nord. des
chasseurs asiatiques poursuivant le gibier en direction de l’est arrivèrent
en amérique il y a quelque 11 500 ans, peut être davantage.
au fur et à mesure que les terres de la région du nord-ouest
subarctique se dégageaient des glaciers, les habitants de la béringie
migrèrent dans cette direction. de la même manière,
les nouvelles terres du canada méridional s'ouvrirent peu à
peu devant les ancêtres des amérindiens venant de l'intérieur
du continent et ayant déjà migré vers le sud, en amérique
du nord, en passant par l’ouest. bien qu'elles fussent toutes deux originaires
d'asie, ces populations en se séparant avaient donné naissance
à des langues et à des modes de vie différents. on
pense que les membres de ces deux groupes entrèrent en contact et
que certains se marièrent. il est également probable qu’ils
se firent la guerre dans le bassin de drainage du mackenzie, il y a environ
11 000 ans, lorsque les glaciers se retirèrent. même si l'on
n’a pas encore trouvé de vestiges de leurs campements, il se pourrait
que leurs descendants aient été les premiers à atteindre
le grand lac de l'ours.
modes de vie anciens
le mode de subsistence des habitants de la région du grand lac
de l'ours n'a probablement pas beaucoup changé depuis les premiers temps
jusqu'à l'arrivée des marchands de fourrures. les habitants
chassaient surtout le caribou. cet animal leur procurait non seulement
la nourriture, mais également des peaux pour la confection d'abris,
de bateaux, de vêtements, de sacs et de matériel de couchage,
et même des tendons dont on faisait du fil. ils prenaient également
du poisson et du petit gibier comme le lièvre et le castor. les
bleuets et les pimbinas étaient mis en réserve avant d'être
consommés. ce n'est que plus tard, peut-être à une
époque récente, que l'orignal s’est répandu dans la
région et est devenu une ressource importante.
le bois était important pour la construction d'abris, la fabrication
de perches de tipis (tentes, abris) et peut-être aussi de pièges
à poisson, de clôtures à caribous et d'embarcations;
il servait également de combustible. peu de temps après la
période glaciaire, les forêts s’étendirent jusque dans
la vallée du mackenzie, ce qui facilita le ramassage du bois.
de 5000 av. j.-c. à 4000 av. j.-c.
les premiers habitants connus
on a trouvé dans les parties orientale et septentrionale du grand
lac de l'ours et à l’est, dans la région du lac acasta, des
outils utilisés par les premiers habitants connus de la région
du grand lac de l'ours, appelés le peuple d'acasta. ces outils comprenaient
des modèles très répandus d'outils de pierre tels
que des couteaux, des pointes de lance typiques à pédoncule
lobé et un type particulier de racloir, l'éclat buriné
(appuyez ici pour en voir des exemples). pour l'obtenir,
les artisans façonnaient d'un seul coup le trenchant de l’outil.
on ignore ce qu’il est advenu du peuple d'acasta.
de 4000 av. j.-c. à 1400 av. j.-c.
une période mal connue
la documentation archéologique portant sur les 3 000 années
suivantes est incomplète. on ne peut donc dresser un tableau complet
de la préhistoire au grand lac de l'ours à cette époque.
cependant, si l'on en juge par le nombre considérable d'outils et
de couteaux exhumés à l'endroit des anciens campements, les
abords du déversoir du lac ont connu des périodes de grande
activité. on a trouvé à cet endroit (dans les sites
de franklin tanks et de la grande rivière de l'ours) où l'on
pouvait pêcher, chasser et rencontrer des voyageurs arrivant de l'autre
côté du lac, des instruments de pierre vieux de 3 500 à
5 000 ans pointes de lance, couteaux, couperets et grattoirs, en particulier
grattoirs terminaux, destinés à être montés
sur un manche. on a également découvert une grande quantité
de roches ignées qui étaient recherchées pour la fabrication
d'outils de pierre éclatée. ces roches, particulières
à la région de la rivière keele, furent sans doute
apportées par des voyageurs venant de l'ouest. peut-être avaient
ils l'intention d'en troquer une partie avec les gens de l’est.
durant cette période, certains habitants des bords du lac fabriquèrent
un type d'outil intéressant. il s'agissait d'un éclat minuscule,
étroit, à arête vive et parfaitement droite, qui ressemble
à une lame de rasoir à injection (appuyez
ici pour en voir des exemples). en archéologie, on dit que ces
outils et les anciens groupes amérindiens qui les fabriquaient
ressortissent à la tradition de la microlame du nord ouest. le mot
<<tradition>>, désigne un mode d'activité ou un style
qui s’est perpétué et qui fut vraisemblablement transmis
à des populations apparentées. les microlames étaient
emmanchées pour former divers types d'outils. les techniques spéciales
de fabrication de ces outils se répandirent de l'asie à l'alaska
il y a quelque 11 000 ans. les microlames furent introduites dans la vallée
du mackenzie il y a environ 4 000 ans et gagnèrent le grand lac
de l'ours peu de temps après. elles furent peut-être introduites
par de nouveaux arrivants de l’ouest. cependant, on ne les retrouve pas
à l'est de cette région parmi les amérindiens de l'intérieur.
de deux choses l'une, ou bien les migrations cessèrent, ou bien
ces outils se démodèrent avant que les populations vivant
plus à l’est ne les adoptent.
de 1400 av.j.-c. à 800 av. j.-c.
les ancêtres des esquimaux migrent vers l'intérieur
des terres
vers 1400 av. j.-c., de nouveaux visages apparurent et une langue étrangère
se fit entendre d'un bout à l'autre de la toundra. les paléo-esquimaux
s'étaient déplacés vers le sud. ils étaient
apparentés à des habitants de l'alaska que l’on croit être
les ancêtres des esquimaux. leurs petits outils de pierre fortement
caractérisés et soigneusement éclatés ont valu
à cette culture le nom de tradition arctique des petite outils,
mieux connue au canada comme la culture prédorsétienne (appuyez
ici pour en voir des exemples). les prédorsétiens furent
peut-être chassés des îles arctiques par un changement
climatique, mais rien ne l'atteste. les amérindiens qui habitaient
la toundra et la limite septentrionale de la forêt descendirent vers
le sud à la même époque ou furent refoulés par
les nouveaux venue.
les paléo-esquimaux de l'ouest migrèrent vers le sud au
grand lac de l'ours. leurs activités dans cette région soulèvent
encore de nombreuses questions. venaient ils au lac uniquement pour chasser
le caribou à la fin de l'été ou habitaient-ils cette région toute
l'année? ont-ils rencontré des populations amérindiennes, partagé
leur territoire et commercé avec elles? le petit nombre d'outils de pierre qu'ils
laissèrent sur les terrains de campement autour du grand lac de l'ours furent trouvés
éparpillés à proximité de roches éclatés
par le feu d'un foyer ou d'une fosse de rôtissage, ce qui donne à
penser qu'ils ne restaient pas longtemps au même endroit.
de 700 av. j.-c. à 1800 apr. j.-c.
le peuple de taltheilei
le peuple de la tradition arctique des petite outils disparut de la
région du grand lac de l'ours vers 800 av. j.-c. pour ce qui est des 600 ans qui suivirent, les documents archéologiques
trouvés dans la région sont difficiles à interpréter.
toutefois, vers 100 av. j.-c., la culture taltheilei (qui existait déjà
ailleurs en 700 av. j.-c.) était fermement établie sur les
rives orientales du lac. les représentants de cette culture de longue
durée occupèrent le district central du mackenzie et l'intérieur
du district de keewatin de 700 av. j.-c. environ jusqu'au moment de l’établissement
des premiers comptoirs de traite. on a baptisé cette culture taltheilei,
nom de l'endroit près du grand lac des esclaves, où d'importants
vestiges ont été découverts.
les artisans taltheilei du grand lac de l'ours fabriquèrent des
types distinctifs de pointes de lance et de flèche, dont certains
ont subi des transformations au fil des ans, et aussi des grattoirs, des
couteaux de toutes tailles, des tranchants d'herminette qui faisaient office
de haches (appuyez ici pour en voir un exemple),
des pierres à aiguiser, des perçoirs en pierre, des petite
couteaux et des alênes en cuivre natif. la plupart des objets en
os, en bois, en andouiller, en cuir et en fourrure ne se sont pas conservés
dans le sol.
la période historique
lorsque les marchands arrivèrent au grand lac de l'ours vers
1800 apr. j.-c., des bandes appartenant à diverses tribus vivaient
autour du lac et dans l'arrière-pays. les membres de ces tribus
(les flancs-de-chien, les couteaux-jaunes, les lièvres, les esclaves
et peut-être les montagnards) parlaient tous des dialectes de la
même langue athapascane et étaient apparentés, comme
ils le sont encore aujourd'hui. les taltheilei étaient les ancêtres
des couteaux-jaunes et peut-être des flancs-de-chien.
des documents archéologiques de l’époque nous apprennent
que le passage des techniques autochtones aux merchandises importées
se fit graduellement. ce n'est qu’au début du xixe siècle
que les amérindiens ont cessé de faire usage d'abris en bois,
d'appentis en branchages, de tipis, ou tentes coniques, et d'anciens dispositifs
de chasse, tels que les clôtures à caribous (appuyez
ici pour voir une photo des restes d'une clôture à caribou).
des commerçants ont écrit que, même au début
du xlxe siecle, les amerindiens qui n’avaient pas pu réunir suffisamment
de fourrures pour acheter des marmites continuaient à faire cuire
leurs aliments en plongeant des pierres chauffées dans des paniers
étanches contenant de la viande et de l'eau, méthode appelée
ébullition par galets chauffés. on a pu trouver certains
produits de troc datant des premiers contacts tels que des perles de verre,
mais les collections archéologiques ne contiennent ni balle de mousquet
ni pierre à fusil.
vers la fin du xlxe siècle, des familles appartenant aux diverges
tribus particulièrement les flancs-de-chien, les esclaves et les lièvres
dont les territoires jouxtaient les rives du grand lac de l'ours, se regroupèrent
en une seule collectivité. de nos jours, on les appelle les gens
du grand lac de l’ours ou satudenes.
comme ce bref historique nous a permis de le constater, nous ne connaissons
pas encore tout des peuples du grand lac de l'ours. les archéologues
du musée national de l'homme poursuivent leurs recherches pour nous
offrir un tableau plus complet de cette région isolée, mais
combien intéressante.
chronologie culturelle au grand lac de l'ours
lecture suggérée
mcghee, robert. la préhistoire de l'arctique
canadien. montréal: les éditions fides, et le musée
national de l'homme, musées nationaux du canada, 1984.
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date de création : 29 février, 2000. mise à jour :
20 juillet 2001
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